Lucas, vous êtes né et vous avez été élevé en Alsace. Quand êtes-vous tombé amoureux du basketball ?
Ma mère, mon père et ma sœur ont fait du basketball avant moi : c’était naturel que je m’y mette à mon tour. J’ai commencé dès le plus jeune âge possible, à 3 ans. J’ai joué à Gries jusqu’à mes 16 ans, où j’ai pu évoluer dans différents niveaux nationaux : U15 France, U18 France et NM3. D’ailleurs, pour l’anecdote, l’année où j’ai été surclassé en U15, nous avons terminé troisièmes au Final Four de la poule basse. Nous étions un vrai groupe de potes très soudé.
En 2021, vous débarquez à Nanterre, alors que vous n’avez que 16 ans. Comment avez-vous vécu cette évolution majeure ?
Ce départ n’était pas si dur, car j’avais des objectifs clairs. Je savais que ça demandait des sacrifices. L’arrivée à Nanterre s’est très bien déroulée, je connaissais déjà des joueurs. Lors de ma première année, j’évoluais en U18, mais j’ai rapidement été surclassé en U21 (espoirs). Initialement, il était prévu que je joue dans les deux catégories, mais j’ai réussi à me faire une place importante au sein des espoirs.
Vous êtes arrivé au club quand un certain Victor Wembanyama en est parti. Son parcours est forcément inspirant, n’est-ce pas ?
Quand je suis arrivé à Nanterre, Victor Wembanyama était déjà parti, effectivement. Cependant, j’ai pu l’affronter quand j’étais jeune et il était déjà très impressionnant. Forcément, son parcours et sa réussite font rêver. Ça donne envie et ça motive de tout donner pour y parvenir !

Sa taille, 1,93m, lui permet de monter au panier facilement. / ©Trey TSY
Vous le disiez, vous avez d’abord évolué en espoirs. Que retenez-vous de ces premières années à Nanterre ?
La saison 2022/2023, en espoirs, a été compliquée. Nous n’avons jamais lâché et nous avons terminé 12 . Nous avons fait du mieux que nous pouvions. C’est aussi durant cette saison que j’ai pu faire mes premiers pas avec les professionnels, en profitant de nombreuses blessures. Ma première entrée était lors du deuxième match de la saison. J’ai joué une minute, mais ça restera forcément gravé à jamais dans ma mémoire. Le 27 décembre, contre Lyon-Villeurbanne, j’ai été choisi dans le cinq de départ et j’ai marqué mes premiers points. J’étais très reconnaissant, je voyais cette expérience comme un beau cadeau de Noël. C’était une très grande fierté pour moi qui, depuis petit, aspirait à devenir basketteur professionnel. Tout ça n’était qu’une première étape dans ma carrière.
En 2023, Nanterre 92 vous offre un contrat professionnel de quatre ans. Comment définiriez-vous votre première saison ?
Collectivement, elle a été géniale. Nous avons terminé cinquièmes. Personnellement, elle a été un peu plus difficile. J’ai eu peu de temps de jeu. Cependant, elle m’a beaucoup apporté sur le plan mental. J’ai beaucoup appris des autres professionnels un peu plus âgés que moi. En parallèle, j’ai continué à jouer avec les espoirs et nous avons livré une très belle saison.
La seconde saison en pro vient de se terminer. Elle n’a pas été simple pour Nanterre, surtout en Pro A (Betclic Elite). Comment l’avez-vous vécue ?
Nous avons vécu beaucoup de hauts et de bas, mais je l’ai bien vécue. J’ai joué tous les matchs, j’ai même réussi à performer durant certains et j’ai surtout accumulé beaucoup d’expérience. Parallèlement, j’ai aussi connu le doute et la remise en question : ça forge.

En plus du championnat français, vous avez aussi découvert le championnat d’Europe, la Champions League (BCL). Qu’est-ce que vous retenez de cette épopée ?
C’était ma toute première et j’en retiens beaucoup de choses, notamment la visite de plusieurs pays et la découverte de différentes cultures basket, en Bosnie-Herzégovine, en Grèce ou encore en Espagne. Dans cette compétition, tout le monde peut gagner contre tout le monde, peu importe le championnat national de provenance. C’était une superbe expérience avec de très gros matchs, notamment l’AEK Athènes, battu à domicile 82-70. J’ai beaucoup appris de la BCL et j’espère que je pourrai la rejouer un jour. Je pense qu’on aurait pu titiller le Final Four avec l’effectif au complet. Malheureusement, avec une équipe plus que réduite, le dernier match ne s’est pas passé comme prévu.
Les vacances sont déjà presque terminées. Avez-vous prévu une escale en Alsace ? Il vous arrive de rentrer de temps en temps ?
Effectivement. Je rentre dans la région plusieurs fois dans l’année, notamment durant l’été ou les fêtes. Toute ma famille et tous mes amis y résident. C’est évident d’y retourner assez souvent et de me libérer du temps libre pour mes proches.
L’info en plus
Nanterre 92 vient de terminer sa saison à la 13e place, sur 16. En comparaison, la SIG, club phare de la région de cœur de Lucas, a terminé 12e. Nanterre boucle la saison avec 11 victoires et 19 défaites.