L’EQE reprend l’essentiel des qualités et équipements de l’EQS, le vaisseau amiral de la marque, à un tarif un peu plus abordable même s’il reste élevé pour le commun de la clientèle.
Un habitacle de première classe
L’EQE mesure 4,95 m, soit la longueur d’une Classe E normale. Mais pour le reste (design, technologie et dynamisme), elle a presque tout d’une EQS. Elle dispose d’un vaste habitacle où tout semble avoir été pensé pour envelopper le conducteur et ses passagers dans un univers généreux, confortable et rassurant, où la modernité se mêle agréablement à un certain classicisme de rigueur chez Mercedes. Seule ombre au tableau : le coffre n’offre que 430 litres de volume. La planche de bord, ornée de matériaux de grande qualité et à l’esthétique soignée, est organisée autour du fameux MBUX, le système d’infodivertissement de la marque étoilée, avec un grand écran central tactile de 12,8 pouces horizontal. L’instrumentation est assurée par un écran de 12,3 pouces à affichage personnalisable.
Taillée pour les longs trajets
Avec une batterie de 89 kWh pleine au départ (96 kWh pour la version AMG 53), l’ordinateur affiche une rassurante autonomie de presque 600 km. Lors de notre essai d’environ 500 km entre Genève et Strasbourg, notre consommation moyenne au volant d’une EQE 350 s’est établie autour de 18 kWh/100 km sans pour autant prendre de précaution particulière et en poussant même des pointes à 170 km/h sur autoroute en Allemagne. Un score honorable qui permet d’envisager sereinement des déplacements d’au moins 450 km avant de devoir recharger. Et pour cela, l’EQE est tout aussi rassurante puisqu’elle s’autorise 11 kW en série sur le réseau AC et jusqu’à 22 kW via le chargeur optionnel. Sur les chargeurs rapides des autoroutes et grandes villes, avec une capacité de 170 kW en crête, il faut un peu plus de 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge.
Le système de récupération, via des palettes situées derrière le volant, permet de varier l’intensité en permanence selon des modes qui vont de la roue libre à la conduite, en agissant uniquement sur l’accélérateur. Et le mode D AUTO est même capable d’ajuster la régénération selon le relief et la présence de véhicules ou non dans la circulation lorsqu’on utilise la navigation intégrée. En plus d’une panoplie impressionnante d’aides à la conduite et à la sécurité, l’EQE est dotée de la technologie de changement de file automatique sur voies rapides et est compatible avec la conduite autonome de niveau 3.
Pas une sportive
L’EQE est donc bien une grande berline conçue pour avaler des kilomètres dans un confort parfait grâce à une excellente suspension qui filtre parfaitement toutes les imperfections des routes. Mais il ne faut pas s’attendre à des performances de sportive au volant de ce salon sur roues. Les 292 ch du moteur électrique délivrent un couple de 565 Nm sur l’essieu arrière, mais notre version 350, pourtant équipée des roues arrière directrices jusqu’à 10°, reste très lourde à mouvoir (près de 2,4 tonnes) et ne surprend pas par son dynamisme, même si elle peut passer de 0 à 100 km/h en 6,4 sec. Sur des itinéraires simples et sur les grands axes, elle remplit toutefois parfaitement sa fonction de berline de luxe, rassurante et confortable. Le hic reste bien sur le prix. L’EQE débute en version 300 finition Electric Art à 75 000 €, la version 350 demandant 3 900 € supplémentaires. Pour la finition AMG Line au style plus sportif, il faudra ajouter 4 350 €. Le haut de gamme EQE AMG 53 4Matic se dote en série des principaux équipements optionnels des EQE 300 et 350, mais les 124 100 € minimum exigés pour en devenir propriétaire restent dissuasifs.