« 400 kg de sel pour 600 L d’eau, c’est plus dense que la mer Morte », annonce le gérant de Feez (prononcez “fiz” mais comprenez “doté d’un pouvoir magique” du verbe féer). Installé depuis le 23 février dans les locaux de l’ancienne poudrerie de Mommenheim, il propose de « couper avec l’extérieur, pendant une heure se mettre sur pause ». Si la flottaison existe depuis longtemps au Canada et dans les pays nordiques, « en Suisse, elle est carrément remboursée par les mutuelles comme médecine douce. Elle apaise les rhumatismes, les problèmes de sommeil et aide à la récupération sportive ».
Mickaël Reutenauer a, lui, découvert ce concept zen dans une série américaine, et s’est empressé d’aller le tester à Thionville, le seul établissement ouvert avant lui dans le Grand Est. « J’en suis tombé amoureux, et après 10 ans dans le webmarketing, les confinements aidant, j’ai eu envie de retrouver le contact humain. J’ai 32 ans et je me suis dit, c’est maintenant ou jamais ! » Originaire de Saverne, il lui restait à trouver un local, adapté aux deux bassins d’1,2 T et de 2m60 sur 1m65. « Ils viennent de Suède et sont équipés d’un système de chauffage par le sol et d’une filtration. Un gros budget avec le sel Epsom, qui vient d’Allemagne. »
Le corps flotte, comme enrobé de soie
Lorsque l’on franchit la porte de Feez, les couleurs et le salon lounge appellent d’emblée à la relaxation. Une douche est imposée avant l’entrée dans le bassin, très glissant, mais « impossible d’y mettre un tapis, il flotterait ! » sourit Mickaël. À peine allongé sous la lumière bleutée, le corps flotte, comme enrobé de soie, et divague doucement au rythme de la musique la première demi-heure. Les portes peuvent être fermées, pour s’isoler entièrement, ou ouvertes, pour les claustrophobes ou ceux qui veulent de l’air frais. Puis, c’est le silence, et, paraît-il, certains s’endorment. A l’heure de la douche de rinçage, la peau n’est pas fripée, car « le sel est riche en magnésium ». Puis vient un échange d’expérience autour d’une tisane, avant de retrouver l’extérieur bourdonnant.