Il y a presque trois ans, Maxi Flash avait rencontré la jeune entrepreneuse de 36 ans seule dans son petit laboratoire de l’ancienne usine Celtic : l’eau minérale de Niederbronn-les-Bains est toujours son composant phare, mais depuis, Maud s’est entourée. D’abord, d’Olivia et Eléna à la production, puis d’Aliya, alternante à la communication, mais aussi d’un parrain, Eric Colin—grâce à Entreprendre Alsace dont elle a été lauréate en 2023–, et d’un incubateur de start-ups qui la conseillent et l’accompagnent. Ainsi, de 77 points de revente en magasins bio et pharmacies pour Alcedo, Maud veut franchir un palier : « La ligne bleue, c’est une alternative bio, écolo et locale pour la grande distribution. Moi aussi, je vais faire mes courses au supermarché », sourit-elle.
Un savon acheté, un savon cofinancé
À l’aise face aux gros concurrents, et plutôt « challengée » pour faire mieux que les autres fabricants alsaciens, le laboratoire Athis de Maud développe une vraie philosophie « pour avoir un impact sur l’économie locale ». D’abord, des ingrédients d’ici : les huiles de tournesol et de colza viennent de Sélestat, celle de chanvre de Benfeld. Le lavandin, le pin sylvestre sont des huiles essentielles françaises.
Ensuite, un projet social pour atteindre « l’entreprise dont [elle] rêve. Un savon acheté, c’est un savon cofinancé pour une association locale, explique-t-elle. La précarité hygiénique est un vrai sujet, c’est ce que je pouvais faire moi, à mon niveau. » Ses premiers bénéficiaires seront les femmes du CIDFF 67, puis elle pense aux Restos du cœur, au Secours populaire, aux étudiants… De ses expériences passées à des postes de direction dans le milieu associatif ou d’éducatrice spécialisée, Maud a gardé le côté relationnel et la gestion des projets. Si elle s’occupe aujourd’hui principalement du développement et de la form-ulation, elle a encore mille projets en tête.
Des soins, crèmes, sérums devraient compléter la gamme Ligne bleue en 2025. Et un shampoing liquide Alcedo est en cours de finalisation : « Le shampoing solide, c’est une niche et ça ne veut pas dire qu’il est propre. Mieux vaut un bon produit liquide dans un emballage en aluminium : soit on achète une écorecharge, soit il est recyclable à l’infini. Je réfléchis même à mettre une consigne en place ». Une campagne de financement participatif Ulule démarre le 21 novembre : « On grandit ensemble ! », conclut la jeune entrepreneuse.