Tout d’abord, il est bon de rappeler que Dominique Daul est à la tête d’une EARL avec Laurent Boine, pour toute la partie élevage. Ensuite, avec d’autres agriculteurs du secteur, il forme la SEP des Champs, un groupement pour gérer 220 hectares de grandes cultures en rotation (colza, blé, luzerne, maïs, betterave) : « Il existe une troisième entité, la CVMA des Champs, réunissant une quinzaine d’agriculteurs, pour du partage de matériel agricole », détaille Dominique Daul. « Le collectif est notre force. Cela nous permet de nous libérer l’esprit, de partager notre stress, de prendre les décisions à plusieurs et de nous concentrer sur d’autres pratiques vertueuses », ajoute-t-il. La ferme Daul-Boine compte 600 bêtes et pratique l’engraissement de jeunes bovins. Face au changement climatique, la ferme a dû trouver de nouvelles techniques pour conserver le bien-être animal : « Nous avons réduit le nombre d’animaux par box, doublé la taille des abreuvoirs, fait installer de grands ventilateurs et ajouté des levures dans l’alimentation pour réduire son pH ».

L’intégration de l’agroforesterie
Pour pallier les problèmes d’érosion sur le secteur et pour créer de l’ombre aux chevaux de la pension, la ferme Daul-Boine s’est lancée dans un projet d’agroforesterie : « Nous avons laissé carte blanche à la Chambre d’agriculture d’Alsace et à ses techniciens. Nous leur avons donné une parcelle à étudier. Ainsi, le protocole d’expérimentation a été pris en charge par la Chambre et la réalisation du projet a été soutenue à hauteur de 5 000 € par la communauté de communes : c’est un projet inédit en Alsace. Les premières plantations ont été réalisées en janvier 2024. Nous faisons pousser des chênes, des érables champêtres et des arbres fruitiers, tous adaptés au climat alsacien. Un suivi technique est réalisé sur dix ans ».
Dominique Daul et ses associés ne veulent pas seulement appliquer l’agroforesterie sur leur ferme. Ils espèrent surtout que d’autres agriculteurs du territoire s’y intéresseront et s’y mettront à leur tour : « De plus, nous organisons aussi des visites de la ferme en été, en lien avec l’Office de tourisme du Beau Jardin, pour que les habitants du secteur ou les touristes puissent découvrir ces bonnes pratiques », conclut Dominique.