En 1996, Porsche présentait le Boxster, déclinaison « raisonnable » de ses modèles plus musclés. Dix ans plus tard, sur la même base, la firme de Stuttgart sortait la Cayman, dont la seconde génération a pris la route en 2013. Jamais ses itérations n’avaient jusqu’ici eu l’honneur d’hériter d’une version RennSport.
Chez Porsche, ce prestigieux label fait référence à l’événement géant organisé par la marque allemande tous les trois ou cinq ans et réunissant ses fans du monde entier. La prochaine édition aura lieu fin septembre 2023 à Monterey en Californie.
La 911 dans le viseur
Avec la Cayman, Porsche a toujours joué à un jeu dangereux : au fil de son évolution, cette version « d’entrée de gamme » s’est rapprochée toujours un peu plus de sa grande sœur la 911, jusqu’à empiéter sur son pré carré. Avec la mouture GT4 RS, le hiatus entre les deux modèles se réduit encore davantage. La Cayman reçoit en effet le flat-six 4 litres atmosphérique de la 911 GT3. Ce sont 500 ch qui sont ici déployés en un souffle, à peine dix de moins que la 911 et 80 ch et 50 Nm de couple de plus que la Cayman GT4 de base.
L’éternel 6-cylindres est accompagné par la boîte à double embrayage et sept rapports maison PDK. Cet attelage permet à la RS de gagner une demi-seconde sur l’exercice du 0 à 100 km/h, atteignant cette vitesse en 3,4 s, et une poignée de km/h en vitesse maximale (315 km/h). La Porsche 911 GT3 ne fait pas mieux.
Pour réaliser de telles performances, les ingénieurs ont fait des merveilles. La bête pèse ainsi 35 kg de moins que la version GT4 classique et 20 kg de moins que la 911 GT3. Avec désormais 1 415 kg sur la balance, la petite bombe jouit d’un rapport poids/puissance très favorable. Les gains ont été rendus possibles par le recours au PRFC (alliage de carbone et de plastique) au niveau du capot et des ailes avant, ainsi que par une légère détérioration de l’insonorisation. L’aérodynamisme a aussi été au centre des préoccupations. Le spoiler avant spécifique à cette version RS, l’impressionnant aileron arrière, les prises d’air à l’avant, ainsi que les ouïes, qui remplacent les vitres de custodes, assurent une meilleure assise. La direction jouit de rotules exclusives, à l’image des amortisseurs réglables et des barres stabilisatrices.
Le résultat est sans appel : sur le circuit de référence du Nürburgring (20,6 km), la Cayman GT4 RS gagne 23,6 s par rapport à la GT4 et se hisse au niveau de rivales qui jouent dans la catégorie supérieure comme la Mercedes AMG GT R Pro. Pour pousser la GT4 RS dans ses retranchements, Porsche propose, uniquement pour la piste, une itération Clubsport spécialement dessinée pour cet usage. Le gain en termes de performances est de l’ordre de 2 %. Véritable concentré de technologies sportives (certains panneaux sont faits à base de fibre de lin pour chasser tout kilo superflu), la Cayman GT4 RS ne brade pas ses exceptionnelles dispositions sur circuit. Le ticket d’entrée est à 144 000 €, hors malus de 40 000 €, alors que la Clubsport s’affiche à 196 000 €.