La GrAnge, salle d’exposition indépendante et atypique à Weyersheim, ouvre ses portes à
quatre artistes et au public ce week-end.
Lorsqu’ils s’installent à Weyersheim il y a une vingtaine d’années, Johannes BlonK et Éliane Mengus s’investissent dans la sauvegarde d’une vieille grange, à l’arrière de leur maison alsacienne.
Quand elle est retapée, ses beaux espaces vitrés et le charme de ses colombages en font un lieu unique, dont le couple est particulièrement fier. Une idée leur vient alors spontanément : «Après les travaux, nous avons créé un bel espace vide. Il fallait en faire quelque chose», se souvient Johannes. « Notre intérêt commun pour l’art nous a poussés à ouvrir le lieu pour organiser des choses qui nous plaisent, et qui nous mettent en contact avec beaucoup d’artistes ». Ainsi depuis 2003, des expositions d’art contemporain, des concerts, des pièces de théâtre, ou encore des bourses aux plantes voient le jour dans cet espace simplement baptisé la GrAnge. Tenant particulièrement à leur indépendance, ils décident de tout organiser à deux, de la communication à la prise de contact avec les artistes, en passant par l’entretien de leur salle.
L’envie de créer
Après avoir accueilli une cinquantaine d’artistes, le côté créatif de Johannes l’appelle : « Je commençais à avoir l’œil sur l’Art, et j’avais envie de m’y mettre aussi ». Il y a près de six ans, il se lance à son tour dans l’aventure de la création, et fait de la GrAnge son atelier.
Son style, il l’a trouvé du jour au lendemain : « Je n’aurais pas voulu exposer si mon travail n’était pas reconnaissable. Ce que je fais est relativement rare, le public n’a pas trop l’habitude de le voir, et pourtant ce n’est pas révolutionnaire. Je fais référence à un mouvement des années 1930 dont le membre le plus connu était Mondrian, et je le poursuis à ma manière. C’est de l’abstraction géométrique : j’utilise des formes basiques comme des cercles, des carrés, etc. Et je trouve assez de possibilités pour créer de nouvelles pièces, toujours en 3 dimensions ». Son défi : réaliser des pièces sobres et épurées.
Il travaille beaucoup avec le bois, mais ne s’y limite pas pour autant : tableaux, structures, ou encore installations, il veut se sentir libre de créer, et s’inspire beaucoup de l’architecture moderne et ses grands noms tels que Le Corbusier.
Son attrait pour les couleurs vives n’est pas nouveau et le contredit parfois, lui qui est capable de réaliser une œuvre entièrement noire, ou entièrement blanche. Sa dernière série de sept rectangles violets demandera aux spectateurs de bien se positionner pour dévoiler ses secrets.
Quatre artistes ce week-end
C’est à l’occasion d’une nouvelle exposition à la GrAnge, ces 17 et 18 novembre, qu’il sera possible d’observer cette série. Mais pas seulement. Au total, ils seront quatre artistes de la région, à exposer leurs œuvres ce jour-là. Tous créent dans un style bien distinct.
Germain Sieffert, de Gambsheim, est lui aussi passionné par les formes et les couleurs, mais retranscrit cette passion de manière complètement différente, que ce soit à travers la peinture, la sculpture ou encore la fonderie. Le photographe Laurent Waechter trouve son inspiration dans le corps humain sous toutes ses formes, en mouvement, en sommeil, troublant, éblouissant, dans la lumière, à l’ombre… C’est souvent le cas de Jean-Christophe Fischer, peintre, qui « assène dans sa fabuleuse percussion visuelle la terrifiante singularité du ressenti archaïque et la puissance des arts primordiaux ».
Ce week-end, les artistes seront présents pour échanger avec les visiteurs et expliquer leur travail.