L’autre jour ma voisine est venue chez moi, elle voulait absolument me lire les dialogues d’un livre qu’elle est en train d’écrire et qui commence par un dialogue entre une candidate à l’élection présidentielle et son bras droit.
-Demain je passe à la radio et je dirai une fois encore que je suis la seule à pouvoir sortir la France de la crise.
-Ok, mais si le journaliste te dit que notre bilan n’est pas du tout démocratique dans toutes les villes que nous avons dirigées ?
-A priori il ne posera pas cette question. Y’a trop de sujets d’actualité et je vais l’embrouiller avec les retraites. 40 ans d’annuité, ceux qui ont commencé à 19 ans partent à 59 ou 60.
-On ne dit pas comment on finance tout ça ?
-Non, évidemment.
-Ah oui je suis con, on ne sait pas.
-J’ajoute trois ou quatre fois que moi je défends les Français, que c’est pour ça que je censure tout, et l’affaire est dans le sac. Et puis, préparez-moi deux ou trois phrases de de Gaulle. Ça marche toujours ça, le Général a toutes les sauces, j’adore…
-Tu es sûr que c’est pas trop ?
-Mais non, plus c’est gros plus ça passe. Papa a toujours fait ça. Et puis Les Français sont au bout du « roul », ils avalent n’importe quoi.
-T’as raison. Tu es tellement brillante. Si tu es inéligible, je reprends tout ça, copie conforme.
-Ah merde, j’avais oublié… tu crois que je vais aller en taule, avec Sarko…
-T’a pris 4 ans, dont deux fermes sous bracelet…
-Ah oui pardon, je ne sais plus où j’ai la tête, heureusement que la guillotine n’existe plus…
-C’est vraiment des salauds ces juges, putain… On exécute la démocratie française.
-Pas mal cette phrase. Je vais la reprendre demain à la radio.
-Bon, toi au moins t’as le moral.
-Mais oui… probité on s’en fout, on est devant dans tous les sondages, si ça se trouve on sera tous les deux au 2e tour… Ah ahaaa…
-Ah aha ahhhhh, t’es en pleine forme !
-J’ai la Santé, comme Sarko, ah aha. Allez, viens, je t’invite à déjeuner, aux frais de la princesse.
-Ah tu ne peux pas, on a claqué les millions des emplois fictifs… La princesse est à poil… mais non, je déconne…
-Que tu es drôle Bermuda, tu m’éclates…
C’est là que mon réveil a sonné… Je me suis réveillé, j’ai allumé la radio et j’ai entendu une voix reconnaissable entre toutes qui disait : « Je suis la seule à pouvoir sortir la France de la crise… ».


