SNCF Voyageurs commande à Alstom, pour le compte des quatre régions, les douze premiers trains Coradia Polyvalent H2, bi-mode électrique-hydrogène, pour un montant total de près de 190 millions d’euros. L’arrivée de ces trains est une première dans le remplacement des locomotives et des automoteurs TER diesel circulant sur les parties non électrifiées du réseau.
Ces matériels roulants bénéficieront d’une autonomie pouvant aller jusqu’à 600 km sur les portions de lignes non électrifiées, avec de bonnes performances dynamiques. Après les trains utilisant les technologies vapeur, thermique, puis électrique, c’est une révolution en matière de mobilité ferroviaire.
Comment ça marche ?
Il s’agit de remplacer les moteurs diesels par des piles à combustible, des réservoirs d’hydrogène, et des batteries. Le but : obtenir une traction sans émission de gaz à effet de serre.
L’hydrogène stocké dans les réservoirs est mélangé à l’oxygène présent dans l’air ambiant dans la pile à combustible située en toiture du train pour obtenir de l’électricité. Par ce mélange, la pile produit l’électricité nécessaire à la traction de la rame. Électricité stockée ensuite dans les batteries et utilisée pour la traction du train. Le seul résidu de cette réaction ? De l’eau. Dans sa version bi-mode, le train à hydrogène ira ainsi jusqu’à 600 kilomètres, pour transporter 220 passagers à 160 km/h.
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Une importante partie du travail sera réalisée à Reichshoffen
Avec ce projet, le groupe Alstom souhaite devenir leader du marché de la mobilité verte et intelligente, et contribuer au déploiement d’un écosystème H2 performant sur les territoires. Six des quinze sites d’Alstom en France y participent, dont celui de Reichshoffen, pour les parties liées à la conception et à l’assemblage. Cette commande réaffirme l’engagement de la Région Grand Est à maintenir l’emploi et l’activité sur le site alsacien : « C’est une première étape dans la stratégie à long terme du TER Grand Est, et notre implication dans ce programme inédit tend à stimuler le lancement à l’échelle nationale du train léger hydrogène en France », indique Jean Rottner, président de la Région. En effet, l’expérimentation menée sera fondamentale pour développer une filière ferroviaire hydrogène française. Localement, elle permettra de produire le train léger hydrogène dont le Grand Est a besoin pour mener à bien sa politique de sauvegarde et de développement des petites lignes ferroviaires.
Parmi les 14 nouvelles rames H2, 3 rames (plus 2 en option) sont prévues sur la ligne Mulhouse – Thann – Kruth en Grand-Est.
Les premières circulations d’essai des TER à hydrogène sont prévues pour fin 2023, début 2024.