Une sorte de malédiction plane sur les premiers constructeurs mondiaux. Toyota, bien parti, a été fauché par la tragédie de Fukushima. Volkswagen avait toutes les cartes en main pour régner durablement, mais le « dieselgate » est venu ternir à juste titre une image jusqu’alors parfaitement maîtrisée. Renault en a profité pour se hisser à la première place mondiale, fort d’alliances judicieuses, avec Nissan, évidemment, mais aussi avec Mitsubishi, sans oublier la bonne forme de Dacia. L’actualité a rattrapé le groupe français et l’état de santé de Nissan inquiète. Les premiers chiffres de l’année ne sont pas bons, Peugeot s’étant offert la part du lion. Pour redresser la barre, il convient maintenant de renouveler une gamme qui accuse le poids des années et qui a aujourd’hui du mal à tenir la comparaison avec une redoutable concurrence. Après la Clio, qui vient de revenir pour un cinquième tour, c’est au tour du Captur de se refaire une beauté. Un renouvellement critique puisque le petit SUV est, depuis 2013, l’atout majeur du Losange. Il doit aujourd’hui tout faire pour conserver sa place en tête des meilleures ventes de son segment. L’objectif est d’ampleur : avec 1,2 million d’unités vendues depuis 2013, le Captur est l’une des grandes réussites du Losange, aussi bien en France qu’en Europe. Même l’an passé, il est parvenu à conserver sa place de leader avec plus de 230 000 exemplaires écoulés.
Montée en gamme
Une performance quand on sait que la concurrence fait feu de tout bois. Le Captur premier du nom ne pouvait tenir plus longtemps. La présentation intérieure datée, la qualité perçue en retrait, le choix des matériaux perfectibles… les défauts étaient nombreux, malgré un restylage plutôt réussi en 2017.
À première vue, on aurait pu croire que Renault se concentrerait sur la mise à jour technique et technologique. Le style semble en effet très proche de celui de l’ancien modèle. Pour autant, le travail sur les lignes est d’ampleur : extérieurement, le Captur fait plus fin, plus dynamique, plus élégant. On apprécie la nouvelle signature lumineuse en C, le capot galbé, la finesse des lignes latérales qui remontent vers la vitre du custode. À l’arrière, les nouveaux feux font mouche. On saisit un peu mieux l’ampleur des changements en entrant dans les détails. Renault n’a pas fait les choses à moitié. Le Captur étrenne en effet la nouvelle plateforme CMF-B du groupe, sur lequel reposera le futur Nissan Juke. Déjà précurseur au niveau des possibilités de personnalisation, le Captur peut désormais se permettre d’aller encore plus loin. Ce sont 11 coloris de carrosserie qui sont au catalogue, auxquels on peut associer quatre couleurs de toit et de rétroviseur ainsi que six dessins de jantes. Au total, ce sont 90 combinaisons possibles.
À l’intérieur, les changements sont encore plus profonds. À l’image de la Clio, qui a fait un bon qualitatif gigantesque, le Captur corrige ses principales faiblesses : la qualité d’assemblage et la modernité de sa présentation sont remarquables. La configuration générale ressemble d’ailleurs beaucoup à celle de la citadine, écran 9,3 et instrumentation digitale en tête. Les finitions montent nettement en gamme et tout est désormais agréable à l’œil comme au toucher. Le Captur n’a plus à rougir face à la concurrence. Du point de vue de l’habitabilité, la prise de taille du Captur, qui a crû de 11 cm dans l’opération (4,23 m), bénéficie surtout au coffre, qui est désormais l’un des plus généreux de la catégorie : 80 litres de plus pour un volume total de 536 l. Les passagers arrière bénéficieront d’un peu plus de place aux jambes et au niveau de la tête. Rien à redire au niveau de l’équipement. Tout y est : freinage automatique d’urgence avec détection des piétons, détection des angles morts, maintien dans la voie et reconnaissance des panneaux, régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go dans les bouchons et commutateur automatique des feux, caméra 360°, radars de proximité avant, latéraux et arrière, alerte de trafic en marche arrière et assistant de stationnement. Le tout intègre avec brio le système Easy Park Assist avec connectivité permanente 4G. Le Captur assure enfin sur toute la ligne.
En attendant l’hybride
Sous le capot, le Renault Captur offre le choix entre trois moteurs essence – un 3 cylindres 1 l TCE 100 ch et deux 4 cylindres 1,3 l TCE 130 et 155 ch – ainsi que deux diesels – deux 4 cylindres 1,5 DCI de 95 et 115 ch. Du solide… en attendant l’année prochaine. Une version E-Tech Plug-in est en effet dans les starting-blocks. Il s’agit d’un inédit système d’hybridation rechargeable qui a fait l’objet de plus de 150 brevets. Il associe un bloc atmosphérique 1,6 l essence à deux moteurs électriques et à une batterie de 9,8 kWh. Renault n’a pas encore dévoilé la fiche technique de son nouveau Captur qui devrait être révélée en marge du Salon de Francfort.