En réalité, le «Bustourisk» est plus qu’un jeu. «C’est un outil de prévention, un projet fait par et pour les jeunes», pose d’emblée Bérangère Huber, cheffe de service Enfance-Jeunesse au CSC Robert Schuman. Celle qui travaille dans la prévention depuis 2007 explique que l’idée a germé en 2016, après des discussions entre des professionnels du Centre hospitalier et des jeunes.
« La problématique du service d’addictologie de l’hôpital était que les jeunes ne venaient pas. Même si certains en avaient besoin, même si cela est gratuit et anonyme. La démarche des professionnels de la santé a donc été d’aller au-devant des jeunes », retrace l’éducatrice. L’idée est simple : le Bustourisk est construit à l’image d’un Trivial Pursuit : le joueur avance de case en case et répond à des questions sur des thématiques diverses.
Un prétexte à discuter
Sexualité, alimentation, sport, virtuel, produits et dépendance: rien n’est oublié. « Tu es avec ton copain depuis un mois, il veut coucher avec toi. Est-ce que tu acceptes ou pas ? », est l’un des exemples de questions posées par ce jeu qui plonge dans l’univers des ados. « Toutes les réponses sont étayées et développées par des professionnels, médecins ou psychologues », explique Bérangère Huber. Il faut aussi compter avec des questions défis (« combien de morceaux de sucre dans une cannette de coca ? ») ou des bonus-malus (« si tu as conduit sans ton casque, tu recules d’une case »). Si les bonnes réponses s’accumulent, le gagnant remporte les pièces de puzzle qui permettent de reconstituer le bus. « Toutes les addictions sont évoquées : téléphone portable, haschich, héroïne… Le but c’est de discuter, l’éducation par le pair», ajoute l’éducatrice. Vendu au prix de 150 euros, le jeu va être édité à 500 exemplaires et sera disponible dans tout le Bas-Rhin, à destination principalement des établissements scolaires et centres médico-sociaux.