Dans les années 1990 déjà, un champignon venu d’Asie attaquait les frênes de Pologne. En 15 ans seulement, la maladie appelée la Chalarose du Frêne s’est étendue à la plupart des pays européens, ravageant des forets sur son passage.
A Gambsheim, la forêt communale du Steinwald est incontournable. Chaque jour, nombreux sont ceux qui viennent profiter de ce poumon de 150 hectares pour se promener ou courir : le parcours de santé officiel de 4,5km est très apprécié des joggeurs.
34% de frênes à Gambsheim
Depuis une dizaine d’années, comme beaucoup de forêts européennes, le Steinwald est menacé. Composée de 34% de frênes, il n’y a pas d’autres solutions que d’abattre les arbres atteints.
« Le champignon se pose sur le feuillage, entre dans la sève puis dans les racines. Au bout d’un certain temps l’arbre finit par tomber » explique Jean, habitant de Gambsheim depuis son plus jeune âge. Ainsi, des jeunes arbres ayant repoussé après la tempête de 1999, comme des arbres beaucoup plus vieux, sont déjà tombés. Pour garantir la sécurité des promeneurs, et permettre à la forêt de se régénérer, l’ONF (Office National des Forêts) a pris la décision d’abattre les frênes malades.
7000 arbres à replanter
Alors pour ne pas voir la forêt de leur enfance dépérir, des habitants se sont mobilisés pour la sauver. Jean connaît le Steinwald par cœur et fait partie du collectif J’aime ma forêt. « Nous avons mis en place un groupe de travail pour donner à nos enfants une belle forêt », dit-il. « Nous avons décidé de récolter de l’argent pour replanter des arbres qui résistent et qui ont été sélectionnés par l’ONF : chênes, hêtres, charmes ou encore merisiers ». Au total, 7 hectares seront à repeupler, soit 7 000 arbres ! 1 arbre coûte 10 euros.
Evénements et appel aux dons
Le bois de frêne coupé va être revendu par la ville comme du bois de chauffage, mais cet argent ne suffira pas à replanter autant d’arbres. C’est là qu’intervient ce collectif. Une soirée a déjà été organisée le mois dernier, à laquelle près de 350 personnes ont participé. Il propose également aux habitants, ou anciens habitants de Gambsheim de faire un don pour replanter un arbre, et ainsi « garder ses racines à Gambsheim ». Mais Jean insiste « il n’est pas question de forcer les gens à donner. Un don doit être spontané », en précisant qu’il existe d’autres moyens de se mobiliser.
Cet hiver par exemple, 550 arbres vont pouvoir être replantés grâce à ces bénévoles. Des journées de plantation seront également organisées avec les écoles. Ces actions démarreront dès le dimanche 6 janvier à 15h, par la plantation d’un arbre symbolique.