L’effet JO se fait toujours sentir, mais une tendance se dégage surtout : de plus en plus de femmes se mettent à la boxe.
Le Boxe Club de Saverne fête en 2018 ses 30 ans d’existence, et arrive à un bel âge de maturité.
Trois sections cohabitent désormais : la boxe anglaise et sa soixantaine de licenciés, le kickboxing (80) et le Fitness/Zumba (une centaine de membres). « Le Fitness, ça stagne un peu avec toute la concurrence des salles de sport qui ouvrent un peu partout », souligne Marc Scherrer, le président du BCS. « Mais la boxe, on prend 5-10% chaque année, avec de plus en plus de filles.»
Le couple Estelle Mossely / Tony Yoka, titrés aux JO, les championnes du monde originaires de Strasbourg, Nadya Hokmi et Stéphanie Ducastel, autant de belles histoires, à proximité, et qui peuvent donner envie. « C’est vrai que c’est une vraie vitrine pour les féminines. Il y a un aspect self-défense qui est évident, pour avoir un peu de répondant en cas d’agression. » Mais ça, c’est le petit plus.
« C’est un sport relativement complet, avec beaucoup de cardio. La boxe loisir, on ne prend pas de coups ! On a deux filles qui viennent de Wissembourg deux fois par semaine pour faire de la boxe anglaise. » C’est d’ailleurs un axe fort de développement pour le club : venir pour transpirer, s’amuser, mais pas forcément pour combattre.
La boxe, c’est avant tout une hygiène de vie impeccable
« Quand on voit qu’il y a un potentiel, on voit si la personne peut être intéressée par de la compétition. Dans ce cas, il y a une prise en main technique. Mais quand on entre au club, c’est d’abord pour du loisir », tient à préciser Marc Scherrer. Le BCS a signé un contrat de ville avec Saverne pour des animations dans le quartier sensible des Gravières. « La boxe, ce n’est pas se battre. On fait un gros travail sur le respect et la civilité. Quand on monte sur un ring, il y a des codes, des règles. Et puis quand vous faites de la compétition, vous êtes dans une catégorie, il ne faut pas en sortir. Par exemple, vous êtes poids coqs, vous devez faire 61kg de novembre à mai ! Sans une hygiène de vie très stricte, c’est impossible. »
Les jeunes boxeurs / boxeuses qui se verraient un avenir dans la boxe peuvent être sûrs qu’ils seront bien accompagnés en Alsace. Une vraie terre de gnons. Marc Scherrer est aussi le vice-président du comité régional, et s’il note un plus grand nombre de boxeurs en Lorraine, il affirme que les meilleurs résultats sont en Alsace « Il y a une tradition en Lorraine, issue de l’immigration italienne. Même dans des petits villages, il peut y avoir un club. Mais c’est plus qualitatif en Alsace, je ne sais pas pourquoi… Les profs sont bons, les gens peut-être un peu plus disciplinés… »