Maxi Flash : Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Jean Ledermann : J’ai toujours voulu le faire. Je l’ai choisi. À mes débuts, pour pouvoir débuter un apprentissage, je me suis présenté physiquement auprès de 37 entreprises. Il y en a une qui a fini par m’accepter et me recruter. Par chance, on m’a tendu la main et j’ai fait mes preuves. J’ai racheté cette société il y a une quinzaine d’années. J’en suis toujours le gérant. Mais attention, je reste ébéniste avant d’être chef d’entreprise.
En 2015, vous êtes devenu Meilleur Ouvrier de France…
Effectivement. J’ai choisi de m’y inscrire pour me positionner, pour savoir où j’en étais dans ma carrière, mais aussi pour sortir de ma zone de confort, progresser et aller le plus haut possible. La préparation a été difficile. Il m’arrivait de travailler jour et nuit. J’étais très fier du résultat. Cependant, je considère que je pourrais faire mieux aujourd’hui. J’ai toujours vu ce concours comme une photographie à l’instant T, bien que l’on reste Meilleur Ouvrier de France à vie. Le plus dur n’est pas de le devenir, mais de le rester, et de conserver l’exigence et la qualité dans les productions.
Aujourd’hui, vous êtes devenu vice-président des MOF du Grand Est. Quel est votre rôle ?
Dans l’association des Meilleurs Ouvriers de France et le groupement Alsace, j’ai trouvé des gens qui ont les mêmes valeurs que moi, qui ont eu un peu le même parcours. Nous sommes MOF, c’est un fait, que fait-on pour la prochaine génération ?
La pérennisation de nos métiers passe par la transmission. On se doit d’être des ambassadeurs de cette transmission.
Les finales des Meilleurs Apprentis de France (MAF) se tiendront à Strasbourg fin juin. Vous y serez ?
Bien sûr. J’ai suivi de nombreux candidats pendant leur préparation. Je serai sur place pour les encourager. Le concours des Meilleurs Apprentis de France est bien plus qu’un concours. Pour les jeunes, ce n’est pas la finalité qui compte, mais tout ce que cet exercice a pu leur apprendre. Ce concours leur permet d’évoluer beaucoup plus vite que le parcours classique.
Léo Doré
