Gaétan n’en était pas à son coup d’essai. Après avoir marché l’entièreté du GR20, traversé la Réunion et les Alpes, rallié Thonon à Menton, l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, Vienne à Monaco et même Paris à Dakar, plus rien ne pouvait lui faire peur. Lors d’une rencontre organisée pour la sortie de son livre consacré à son dernier exploit en date, des Alsaciens lui ont demandé quelle serait sa prochaine destination : « J’ai blagué en répondant Hatten-Athènes, sans même y avoir réfléchi, et finalement je suis parti à l’aventure deux semaines après, sans préparation », confie Gaétan.
L’ancien chef d’entreprise, âgé de 61 ans, est parti le 22 juin de Hatten : « Le maire Serge Kraemer, un curé, d’anciens collègues de travail et des habitants étaient au rendez-vous. C’était un beau moment, de quoi partir boosté comme il faut ». Avec un sac, un hamac, une tente deux places et quelques provisions, Gaétan a pris la direction de la Forêt-Noire, sa première étape : « Le périple a duré 117 jours. J’ai parcouru plus de 3 000 kilomètres et traversé treize pays. Je retiens surtout le million de sourires que j’ai reçus, c’est le plus important ».

La marche, un prétexte
Avant d’être sportif, ce défi est humain : « L’exploit sportif ou les paysages ne m’intéressent plus. Ce qui compte, ce sont les relations humaines. La « vraie vie » ne se vit pas dans les zones touristiques. Il faut sortir des sentiers battus, aller à la rencontre des « vrais gens », dans les petits villages. Sur ce long chemin, j’ai fait de belles rencontres, j’ai eu beaucoup d’échanges intéressants. Ce sont ceux qui avaient le moins qui me donnaient le plus. En 117 jours, j’ai eu l’impression d’inspirer les gens. J’ai voulu montrer que tout est possible ». En arrivant à Athènes le 16 octobre, Gaétan a été reçu par l’ambassadrice de France en Grèce, Laurence Auer, et l’Amicale des Alsaciens en Grèce : « Il y avait aussi une dame de 80 ans, en tenue alsacienne.
Ça m’a beaucoup touché. C’était un beau moment », avoue le marcheur de l’extrême, non sans émotion. À son retour triomphal à Hatten, « la météo n’était certes pas aussi clémente qu’en Grèce mais la chaleur humaine compensait largement ! », conclut-il.




