Dans les rues de son village d’enfance, Henri Loux n’est plus guère présent qu’à travers le périscolaire « Les p’tits Loux » et une rue à son nom. « Quelques rares initiés », comme Hubert Siegfriedt, le président des associations Les amis de Henri Loux et Les amis du patrimoine de Sessenheim, font le rapprochement entre les dessins de l’Alsace 1900 et leurs souvenirs personnels. « Mon grand-père me racontait qu’Henri était venu dans la cour de la ferme croquer son père pour illustrer la légende de Siegfried pour une revue allemande. Je possède trois des dessins originaux », raconte le président.
Et ils seront exposés, au milieu de tableaux, dessins préparatoires, revues nationales et internationales. C’est la troisième exposition consacrée à l’enfant du pays à Sessenheim, mais celle-ci se concentre sur « l’art pictural qui a fait qu’Henri Loux soit devenu une référence proposée par Spindler pour décorer la vaisselle fabriquée à Sarreguemines ». Si le service s’appelle Obernai, c’est « parce qu’un restaurateur d’Obernai » a passé la commande. Mais, d’après le docteur Béfort—plume des Amis de Henri Loux avec cinq livres à son actif—, le peintre a sillonné toute l’Alsace, « de l’abbaye de Murbach à Wissembourg en passant par Sélestat ».
Des images éblouissantes et réalistes
Né en 1873 d’un instituteur muté à Sessenheim, Henri « a été élevé avec les enfants de l’agriculture de l’époque et a rompu pour vivre à Strasbourg parmi les artistes. Mais il était fragile intellectuellement et physiquement : il est mort d’un arrêt cardiaque à 32 ans ». Ses dessins de paysans, de champs, de villages, montrent « la nostalgie d’une Alsace rêvée. On vivait dans la rue pour ses fêtes, autour des églises, en costume traditionnel, des images éblouissantes et réalistes », s’enthousiasme le Dr Béfort. Également « premier écologiste avec ses entrelacements de fleurs », l’artiste a refait surface ces dernières années, avec des toiles, des dessins sortis des greniers : son œuvre complète d’artiste-peintre ne fait qu’émerger.
Le chiffre 100
60 œuvres picturales, une vingtaine de livres et de la vaisselle soit 100 pièces rares dessinées par Henri Loux sont exposées à Sessenheim.