Vous souvenez-vous de vos premiers mots en alsacien ?
Jonathan Wahl : J’ai appris l’alsacien quand j’étais petit, avec mes parents. Quand je jouais au Monopoly avec eux et que je lançais le dé, mon père prononçait les chiffres en alsacien. C’est devenu un jeu pour moi, c’était l’élément déclencheur de mon apprentissage du dialecte. À mon grand âge, j’en apprends encore tous les jours !
Vous en apprenez tous les jours et vous continuez à le parler tous les jours ! Quelle est votre histoire avec la radio ?
Après le lycée, je voulais d’abord devenir infirmier, mais je me suis vite rendu compte que j’avais trop d’empathie pour faire ce métier. Étant originaire de Soufflenheim, j’ai commencé à travailler dans une poterie. J’ai enchaîné plusieurs missions pendant trois ans. Un jour, en écoutant la radio, j’ai entendu un spot de France Bleu Alsace qui disait être à la recherche d’un animateur capable de parler l’alsacien. J’ai appelé, j’ai passé un entretien, j’ai obtenu un stage, mais il n’y avait pas de poste disponible. L’année d’après, la radio m’a rappelé et m’a demandé si j’étais toujours partant : je n’ai pas hésité. J’ai d’abord suivi une formation en accéléré pendant trois semaines, puis j’ai commencé à animer seul. J’y travaille depuis onze ans.
Quel est votre rôle ?
J’anime la matinale de la webradio en alsacien, France Bleu Elsass, de 6h30 à 10h. Musique, bonne humeur, info locale et humour sont au programme du lundi au vendredi. J’interviens aussi sur France Bleu Alsace pour des chroniques comme Le mot du jour, où je fais découvrir aux auditeurs un mot en alsacien, et Le moment de Jonathan, où j’aborde un coup de cœur, un coup de gueule ou une actu que je souhaite revisiter, c’est un format assez libre.
À côté, vous êtes aussi investi pour votre commune, Soufflenheim.
Oui, je suis délégué à la communication. En bon dialectophone, je mène de nombreux projets pour valoriser l’alsacien. Par exemple, il y a un peu plus d’un an, nous avons fait installer des panneaux avec le nom en alsacien de nombreux bâtiments usuels. Ainsi, les passants peuvent le lire, l’écouter à l’aide d’un QR code et s’entraîner à le prononcer. J’aide aussi à organiser les diverses manifestations qui se tiennent à Soufflenheim tout au long de l’année. Il y en a certaines, comme le Messti, qui me tiennent particulièrement à cœur. J’ai un fort attachement aux traditions de notre région.