En chiffre pour commencer : 5 millions. Soit le nombre d’adeptes du foot à 5 en France au moment où l’on se parle. 450 000 sont même des pratiquants réguliers, qui jouent toutes les semaines. Plus qu’un simple phénomène de mode, c’est devenu une véritable pratique à part entière, pour retrouver un peu l’âme d’un football où l’on rigole, où l’on se chambre et où l’on peut un peu faire parler sa technique sans avoir besoin de taper des courses de 40 mètres.
Pour favoriser la pratique, les ligues ont pris des mesures : si vous jouez au futsal, alors vous prenez une licence de futsal, sans licence de foot à 11 à côté. On est donc dans une optique de spécialisation, avec les « footballeurs » d’un côté, et les « fiveurs » ou « futsaleurs » de l’autre.
Une chaîne pour les passionnés
C’est sur ce créneau qu’Antoine Robin, un ancien de Canal+, aujourd’hui chez Alchimie, a décidé de se positionner avec le site givemefive.tv. « Pour résumé, nous sommes un agrégateur de contenu, comme peut l’être Netflix avec les séries. On va proposer des chaînes de passion, de niche. Avec Givemefive, on aura un angle moins sportif, mais plus passionné, avec un état d’esprit, une tonalité très Five. On veut retrouver la beauté originelle du sport. »
Justement élaboré en partenariat avec « Le Five » (qu’on peut retrouver à Mundolsheim par exemple), le media veut aussi mettre en lumière les beaux gestes « qu’on ne verra jamais ailleurs. On n’aura pas Zinédine Zidane, mais on aura peut-être Jean-Pierre Zidane ! » L’idée étant de diffuser un Top 30 des buts de la semaine, inscrits dans les différents Five de France, et d’en sortir le « King of Five », avec en bonus, interview du bonhomme. De quoi donner à chacun la possibilité d’avoir son fameux quart d’heure de gloire cher à Andy Warhol.
Petit prix, grande qualité ?
Sûr de son fait, Antoine Robin pense atteindre les 10 000 abonnés en vitesse de croisière, prêts à payer un petit abonnement à 3.99€/mois. « La question du prix est pertinente, mais si on veut proposer du contenu qualitatif et payer les gens qui vont travailler pour nous, il faut un abonnement. On va créer du contenu, créer des émissions, inventer une nouvelle façon de diffuser les rencontres, grâce au digital. En gratuit, on ferait des trucs dégueu, et on n’a pas envie de ça. »
Avec une version anglaise, mais aussi allemande et espagnole (bientôt), GiveMeFive va aussi faire des économies d’échelle pour continuer de proposer du contenu de qualité, avec déjà plus d’une centaine d’heures de documentaires, sur Pelé, CR7, ou certaines équipes de légende. Sans doute qu’à terme, GiveMeFive saura se créer sa petite communauté.