Elle est parfois décrite comme une nonne bouddhiste 2.0. Hyper connectée sur les réseaux sociaux, mais aussi très ancrée dans le réel et connectée à ses émotions.
Une nécessité par les temps qui courent : « Apprendre à accepter et accueillir ses émotions, les comprendre aussi », pose Kankyo Tannier. « On considère la colère ou la tristesse comme des émotions négatives. La pratique que je propose c’est de sentir corporellement ces émotions. Devenir conscient c’est retourner dans son corps », poursuit-elle.
Bien qu’elle soit familière des réseaux sociaux, du contact avec le public ou les médias lors de ses tournées de promo, Kankyo Tannier sait aussi l’importance de couper, pour mieux se retrouver. Se recentrer, tout simplement. « Dans le livre, deux chapitres évoquent ce fameux temps que l’on ne prend plus. Cet ouvrage est un peu un manuel de résistance numérique. Prendre conscience de soi devient presque une nouvelle habitude de vie », affirme cette Alsacienne d’adoption.
Méditer pour se retrouver
Née en région parisienne au début des années 70, Kankyo Tannier s’est d’abord appelée Isabelle Llorca. Étudiante en droit à Besançon, elle découvre le bouddhisme à travers les livres du Dalaï-Lama. Ordonnée nonne en 2003 alors qu’elle fréquente le monastère de Weiterswiller, dans les Vosges, elle devient Kankyo. Un prénom bouddhiste signifiant
« observation ». Elle insiste sur cette nécessité à s’observer soi-même, sans tomber dans le narcissisme : « On est souvent coupé de soi, de son corps, on ne s’autorise pas à ressentir une émotion », estime celle qui est aussi hypnothérapeute. « Il persiste une peur de l’inconnu, d’être emporté, dominé par l’émotion. À force de méditation, on peut commencer à la ressentir en soi. Le fait de l’accepter, de la reconnaître va faire qu’elle peut disparaître, si c’est une émotion négative », décrypte la nonne.
Surtout, Kankyo Tannier plaide pour une éducation à l’émotion: « Je regrette qu’à l’école les enfants ne soient pas familiarisés à ressentir cela en eux. Comment leurs sentiments et émotions apparaissent et disparaissent. Ça pourrait être intéressant, surtout avec les adolescents qui peuvent être à fleur de peau ».