Cherchant à redorer son blason et rattraper le retard pris sur la concurrence dans le domaine des technologies électriques, Volkswagen a décidé de mettre les doigts dans la prise. Après le VW Up!, entièrement électrique, et en attendant de nouveaux modèles un peu plus tard dans l’année, c’est au tour de la huitième génération de la Golf, sortie dernièrement, d’accueillir une motorisation portée par un système hybride de 48V. Le programme d’investissement de 11 milliards d’euros sur 5 ans dans l’électrique prend forme. Ainsi dotée, la nouvelle Golf est la première compacte à être équipée d’un bloc essence, assisté par un système de micro-hybridation.
L’étincelle qui fait la différence
Un tel dispositif n’est pas une réelle nouveauté. De très nombreux modèles utilisent l’assistance électrique d’un alterno-démarreur afin de donner un supplément d’âme au moteur dans les phases les plus exigeantes. Les consommations s’en trouvent automatiquement réduites. L’innovation réside ici dans les performances du système hybride. Volkswagen a opté pour un réseau de 48 V, capable d’augmenter la récupération d’énergie de manière importante.
Les recharges peuvent aller jusqu’à 15 kW. Cette puissance est ensuite redirigée vers la courroie, qui a été renforcée pour l’occasion. C’est 12 ch de plus apportés au 4-cylindres TSI 150. Ce précieux coup de pouce rend possible, en outre, la coupure de deux des cylindres à régime stabilisé. Tels des horlogers, les ingénieurs ont optimisé de manière minutieuse le moteur thermique. Le résultat est sans appel : les consommations sont réduites de 10 %. Les émissions de CO2 sont homologuées pour environ 100 g de CO2/km. Dans les faits, nous avons pu constater une consommation d’un peu plus de 6,3 l sur autoroute, ce qui est remarquable pour un moteur essence mais encore loin du rendement d’un diesel. À voir en ville. Malheureusement, ce modèle ne brade pas ses bonnes prédispositions.
La grille complète n’est pas encore connue, la eTSI ne sortant qu’au mois de mars. Un premier tarif de 35 500 € en finition Style a fuité. Dans les faits, cette version est moins chère qu’un diesel équivalent, mais bien plus onéreuse que les itérations essence non hybridée. À ce tarif, l’équipement est toutefois généreux : l’instrumentation numérique, la climatisation automatique et la navigation avec écran de 10 pouces sont d’ores et déjà annoncées. Au volant, la différence se fait sentir immédiatement. Certes, cette Golf n’a pas l’agrément d’un moteur électrique ou hybride – le moteur électrique ne fonctionne jamais seul –, mais souplesse et onctuosité sont au rendez-vous, à tel point que l’on croirait être au volant d’un véhicule diesel. L’eTSI 150 brille à bas régime, avec des passages de vitesse d’une rare douceur.
C’est un peu moins idyllique quand le rythme s’accélère, et on s’aperçoit rapidement que la compacte aime la ville et l’autoroute mais moins les routes aux profils changeants. Il faudra donc oublier les circuits : les assistances en tout genre rendent la conduite assez peu naturelle. C’est en revanche un bonheur sur les longs trajets. Le train arrière multibras efface littéralement toutes les imperfections de la route et l’amortissement piloté achève de rendre un tableau irréprochable. La réponse des freins est toutefois un tantinet moins franche, en raison de la récupération d’énergie au freinage qui modifie le retour. On est loin de l’animalité de la Peugeot 308 mais la Golf s’en tire avec les honneurs. Là où elle excelle en revanche, c’est dans le confort à bord. L’insonorisation est impressionnante et la douceur de vivre sans faille.