Vous êtes metteuse en scène, comédienne, auteure. Quelle activité vous définit le mieux ?
Peut-être la mise en scène. J’adore les acteurs et étant comédienne, j’ai beaucoup étudié tous les mécanismes du jeu. Concernant le texte de théâtre, je suis tombé dedans à 16 ans, quand mon professeur de français m’a fait jouer Antigone. Ce rôle a été déterminant psychiquement et théâtralement pour toute mon existence. Cependant, je ne suis pas devenue professionnelle tout de suite. J’ai d’abord été institutrice, tout en poursuivant cette passion. Le théâtre, c’est mon bonheur absolu. Je n’arrêterai jamais.
Dans l’ouvrage Mon Schweitzer, vous demandez « pardon » au docteur, pourquoi ?
J’y ai participé parce que déjà, j’adore ce que Francis Guthleben écrit. J’ai également voulu être solidaire et j’adore les défis. Ensuite, je n’y connaissais rien, mais c’était le moment de me renseigner. Alors je suis partie en quête et je suis allé voir la maison d’Albert Schweitzer à Gunsbach et j’ai acheté des bouquins. Là, tous mes préjugés sont tombés à l’eau ! J’ai découvert sa pensée, sa philosophie sur le respect du vivant et je me suis dit : quelle idiote j’ai été.
Que représente-t-il pour vous aujourd’hui ?
Le médecin, c’est ça qu’il représente d’abord, j’ai un grand respect pour les gens qui soignent. Ensuite, il a une clairvoyance, un amour incroyable du vivant et des gens. Aujourd’hui, j’ai envie de dire que toute l’énergie qu’il a dépensée pour financer ses œuvres doit donner encore plus de courage à ceux qui pensent qu’on n’est pas foutu. On doit retenir qu’on a besoin de gens comme lui. Ils existent, mais on n’en parle pas. Que tout le monde reconnaisse les Schweitzer qu’il y a autour de nous. Je veux garder espoir, et je trouve que c’est ce que Schweitzer incarne : l’espoir.