Plutôt que «rester devant la télé», Marie-Claire et Gérard ont choisi de s’initier à la vannerie dans les champs, à Weyersheim. Elle, aime bien « travailler la nature », lui « fabriquer maison » : tous deux ont en main des ébauches de poisson et de corne de gazelle, qu’ils tressent au fur et à mesure des explications d’Adrien. L’animateur de la Maison nature du Delta de la Sauer et d’Alsace du Nord a une bonne connaissance du terrain, entre forêt et milieu ouvert humide. Le nez toujours en l’air, joignant le geste à la parole, il explique : « La ronce est malaimée, mais elle est facile à tresser. Il suffit d’enlever les épines avec des gants de cuir, de tirer des éclisses et d’enlever la moelle ».
Il glisse la longue tige dans son chariot déjà bien chargé : lierre, joncs, saule, ficelles de tilleul, en plus des gants, couteaux, sécateurs, poinçons et repose-fesses, l’atelier peut commencer ! « Pour une étoile, après avoir assoupli votre branche de saule sur le genou, pliez en cinq. Vous pouvez nouer avec une corde tressée de liber de tilleul—tant qu’à faire de la vannerie sauvage, allons au bout du naturel ! » Dessus, dessous, si les premiers tressages ne sont pas très réguliers, il s’agit surtout de ne pas casser les brins. « En hiver, les plantes sont encore dormantes, il y a moins de sève, c’est plus facile, estime Adrien. Mais vous pouvez les stocker et les retremper avant de les utiliser. »
Prélever avec parcimonie
Laetitia, venue en famille de Wittersheim, se félicite d’avoir sélectionné cette sortie, gratuite qui plus est. « La météo est excellente, je n’imagine pas faire ça les doigts gelés ! sourit-elle. La vannerie, je trouve ça beau, et c’est chouette que quelqu’un nous montre, mieux que dans un livre… »
Plus loin, son fils Léo-Timothée s’attelle aussi à un poisson… « Tu nous fais une sardine en boîte ? »,
le charrie son père devant le tressage trop serré. Tous deux se demandent s’il est possible de prélever des végétaux pour réitérer l’atelier : « Sur le domaine public, oui, mais toujours avec parcimonie, tempère Adrien. Il vaut mieux récupérer du saule têtard que couper du vivant ». Et comme dirait Laetitia, « au moins, ça ne vient pas de Chine ».
Prochaines sorties le 30 mars, sylvothérapie à Gries ; le 5 avril, chants d’oiseaux à Gries ; le 1er mai, plantes comestibles à Weyersheim. Programme complet sur www.cc-basse-zorn.fr.