Derrière le portail, dix-neuf boules de poils blancs sautillantes et cinq grands bergers blancs de Suisse accueillent les visiteurs. « Ils passent la nuit au chenil mais ne sont pas enfermés la journée, commence Elvire König. Ils doivent goûter à la vraie vie, les sirènes, les voitures, les matières à mâcher… » Et aussi copiner avec les chats, qui partagent la cour mais sont en cage, équipée d’un chauffage et de jeux. Douze chats Bengal sont répartis dehors et dedans, cinq chatons jouent à l’intérieur près d’une femelle prête à mettre bas.
« Elle passera dans la chambre de mes filles, et je l’assisterai de jour comme de nuit », explique Elvire.
Car c’est un métier de tous les instants qu’elle a choisi après quinze ans dans l’équitation. Si son mari lui prête main forte pour les installations et la coach canine Jintonic pour les adoptions, l’élevage des Trois land, c’est son bébé.

Tout a commencé en 2017 avec deux chats. « Dans un village, ils finissent toujours par disparaître. Alors on a opté pour un chat magnifique qu’on ne laisserait pas sortir, le Bengal. Devant l’engouement des gens et la facilité à commercialiser les petits, le jeu est devenu sérieux », raconte-t-elle. Elvire se forme aux normes et à l’éthique de l’élevage, une activité professionnelle indépendante qui lui permet de profiter de sa vie de famille : « C’est une passion, mais l’entretien, la nourriture, les vaccins, les tests génétiques permettent juste l’autosuffisance, et un bonus vacances », glisse-t-elle.
Douchka, la matriarche
Le tournant des chiens est amorcé avec Douchka, un berger blanc suisse, qu’Elvire a adopté sur un coup de cœur il y a sept ans. « Elle est devenue mon ombre, sourit-elle, elle est hypersensible et respire avec moi. C’est aussi le chef de meute, la matriarche régule les naissances, maintient l’ordre, mange en premier, etc. » Puis sont arrivés les chihuahuas en 2020, un pour chaque enfant, comme petits chiens d’intérieur, et enfin, le dogue de Bordeaux « placide et bon gardien, une race que je veux reprendre avec une première portée en 2026 ».
Benelux, Suisse, Suède, Canada, Elvire exporte ses petits, mais garde toujours un œil grâce à WhatsApp : « J’ai des nouvelles du monde entier, ça crée de belles rencontres », conclut-elle.
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