mercredi 4 décembre 2024
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La Petite Pierre : Le château poursuit son voyage à travers le temps

On n’est pas encore en l’an de grâce 1200, qu’une première tour seigneuriale s’élève ici, à 340m d’altitude. 820 ans plus tard, une nouvelle lignée d’architecte envoie le bâtiment dans le XXIe siècle.

De tout temps, le château de la Petite Pierre a été habité. Parfois malmené au gré des guerres et des tempêtes, ses propriétaires successifs l’ont toujours retapé. La dernière fois, c’était au milieu des années 1970, quand on s’est enfin occupé de cette charpente effondrée durant l’Entre-Deux-Guerres. En 1977, le tout fraîchement inauguré Parc Naturel Régional des Vosges (1975) y établissait ses bureaux. C’est de là qu’Anne Eich, la chargée de communication, nous répond : « C’est un cadre de travail fantastique ! C’est rare et exceptionnel qu’un château comme celui-ci serve au quotidien. » 

Cette préservation du patrimoine, qui a nécessité d’acheminer les échafaudages par hélicoptère, a un coût : 5,5M€ HT. Financé à 51% par la Région Grand Est. Le château, classé monument historique en 1922, doit être manié avec précision, application et tradition. Les architectes de DWPA, Dominique Weber et Pierre Albrech ont souhaité travailler avec la matière première locale, et des artisans locaux. 

Les pavés et dallages ont ainsi été réalisés avec du gré rose issu de la carrière d’Adamswiller. Les bureaux, les parquets, sont tous fabriqués à partir de hêtre des Vosges du Nord, reconnu pour sa durabilité et son esthétique. Du chêne local a aussi été utilisé pour refaire quelques lucarnes. 

Il a fallu l’intervention d’un hélicoptère pour aider au démontage de l’échafaudage. ©PNRVN

Encore des réflexions à mener

Tout ceci a aussi dû s’accompagner d’une vraie réflexion sur la transformation énergétique du lieu. Le chauffage au fioul a été remisé au profit d’une chaudière à granulés, tandis que toutes les installations sanitaires, obsolètes, ont été remplacées avec un astucieux système de camouflage (pas de saignée possible dans les murs).  

Et ce n’est pas fini. Anne Eich : « On doit encore finir l’aile ouest, celle qui accueille les expos temporaires. On cherche les financements, mais aussi comment l’utiliser. On a envie qu’elle reste au service du public, de la laisser en libre accès à des associations. » 

Les habitués seront aussi surpris de voir que l’éclairage naturel a été renforcé et le cachet très contemporain de l’édifice nous prouve une chose : il n’y a pas de plus beau patrimoine que celui qui reste vivant.   

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