« Il me reste une bouteille dans la brasserie, et encore c’est de l’exposition : elle est remplie d’eau en attendant la bière que je brasse en ce moment pour le mois de mars », s’étonne encore Florian Eschenbrenner, qui a vendu près de 1500 bouteilles avant Noël. Les quatre standards – blanche, blonde, brune et ambrée – plus une recette d’hiver « avec des épices et du miel de Bossendorf », aromatisée selon ses propres goûts. « Ce sont des découvertes à faire, note-t-il, ma blonde à moi pour un Alsacien qui aime la Meteor, est faite de levures épicées style belge… »
Une centaine de brassins
Originaire d’Uberach et après des études dans l’hôtellerie, il se plonge dans les livres, achète « du grain et une casserole ». Résultat: la première bouteille est « dégueulasse ». Deuxième essai « pas mal », et le voilà arrivé à « une centaine de brassins, des recettes assez stables et intéressantes ». Évidemment, les demandes de la famille et des amis ne se font pas attendre, et sa page Facebook est prise d’assaut : en octobre, les commandes affichent complet.
Et pourtant, la bière, brassée dans la cave de sa maison, n’est que son « troisième boulot » : d’abord la famille (une petite fille de 3 ans « qui appuie sur les boutons de l’étiqueteuse ») et puis un temps plein dans un hôtel à La Wantzenau. « Ma femme est très compréhensive et ma famille m’aide et me soutient », précise-t-il. « Un voisin également, et deux professionnels: Éric de la brasserie d’Uberach et Raphaël de la brasserie des Poules.»
Des matières premières locales
Une passion locale donc, tout comme les matières premières qu’utilise Florian. Le malt vient d’une brasserie du coin, le houblon du Comptoir agricole, les bouteilles d’Alsace et les étiquettes de Lorraine. « Tout ce que je peux, je le prends dans le village comme les citrouilles de la recette d’automne, et le reste pas loin de chez nous.»
Sans compter l’objectif zéro déchet : une philosophie qui paie puisqu’en novembre, le syndicat des Brasseurs de France l’a admis parmi ses membres. Une belle récompense pour celui qui veut « continuer à [s]’amuser ».