mercredi 27 novembre 2024
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McLaren 600 LT : la supercar qui se prenait pour une hypercar

En 1997, McLaren écrivait l’une des plus prestigieuses pages de son histoire en sortant la F1 GTR LT, une voiture de course conçue à partir d’un modèle de série. Vingt ans plus tard et après d’innombrables victoires, l’écurie anglaise récidive avec la 600 Long Trail, la version radicale de sa « petite » supercar.

Après une année riche en sorties, avec notamment celle de la polyvalente 720S puis de la Senna, version bodybuildée de sa supercar rendant hommage à l’illustre pilote, McLaren poursuit sur sa lancée avec une déclinaison LT de sa 600. Ces lettres d’or renvoient immédiatement aux grandes heures de l’histoire du constructeur britannique. En 1997, la firme anglaise relevait un impossible défi : transformer l’un de ses modèles de série en implacable voiture de course. La F1 GTR « Long Trail » était née et allait multiplier les victoires en championnat GT et aux 24 heures du Mans. C’est donc avec une certaine fébrilité qu’est aujourd’hui accueillie celle qui se présente comme l’héritière de cette mythique hypercar.

Travail d’orfèvre

Preuve de l’importance de ce redoutable modèle, la 600 LT a été conçue à Woking, au cœur de l’Angleterre, dans les bureaux du MTC, le laboratoire R&D ultrasecret de McLaren. Les ingénieurs, tels des savants fous, ont pu y créer, en toute quiétude, un monstre mécanique. Pour ce faire, ils ont retravaillé l’aérodynamisme, le châssis et… l’implication du pilote. La caisse a été allongée de 74 mm, en majorité depuis l’arrière de la 600. Les voies sont plus larges de 10 mm et l’ensemble a été abaissé de 8 mm. Ces modifications renforcent évidemment l’aérodynamisme et la tenue au sol. Plus une voiture est longue, plus elle est stable : l’air qui passe par-dessus la caisse vient appuyer sur celle-ci pour la maintenir au sol. D’où l’aileron fixe déporté vers l’arrière qui ajoute à lui seul un appui de 100 kg. L’allongement a également permis aux designers d’intégrer un immense diffuseur permettant de clouer littéralement la 600 LT au sol.

Dans le même esprit, les prises d’air latérales en fibre de carbone ont été élargies de 15 mm pour offrir un meilleur refroidissement, point faible des hypercars. Ces modifications ont permis aux ingénieurs de pousser la puissance du V8 3,6 l biturbo équipant la gamme Sport Series à 600 ch, soit 30 ch de plus qu’une 570 S. Le travail réalisé a également ouvert la porte à une réduction considérable du poids de la bête. La chasse aux kilogrammes superflus semble avoir été une obsession du constructeur. Le carbone est ainsi omniprésent tout autour de la structure monocoque : lame avant, spoiler, bas de caisse, prises d’air, aileron, diffuseur… tout a été allégé pour un gain total de 96 kg. La McLaren 600 LT pèse ainsi 1 247 kg, soit un rapport poids/puissance de 2,12. La petite bombe anglaise est à peine plus lourde… qu’une Clio.

Dernière innovation remarquable, l’échappement intrigue. Les deux sorties démesurées ont été directement installées sur le capot moteur arrière. C’est une première sur une McLaren. Si le look et la sonorité s’en trouvent encore radicalisés, cela représente aussi un gain important de poids et la diminution d’une source calorifère indéniable.

Forte impression

La McLaren 600 LT n’en finit pas d’égrainer les surprises. Les Sport Series ont en effet été pensées pour offrir, derrière leurs grands airs de bêtes de course, une immense polyvalence. La 600 LT, pourtant toute entière destinée à la course, ne déroge pas à cette règle. L’accès à bord est facile, le confort total. Certes, la version la plus radicale ne dispose ni de la climatisation ni d’un système multimédia d’info-divertissement ou encore de tapis de pieds, chasse au moindre surpoids oblige, mais ces options sont disponibles sans surcoût.

Les premiers tours de roues étonnent par leur douceur et leur souplesse. La bête reste placide, docile. Seul le murmure rauque du nouvel échappement trahit son caractère enflammé. Pour parfaire le comportement, McLaren a intégré les suspensions de la 720s et son système de freinage reposant sur des disques en carbone céramique. La « petite » supercar se mue ainsi en hypercar, avec un résultat impressionnant.

Pour faire bref, l’agilité est celle d’une supercar, les performances, celles d’une hypercar. Le 0 à 100 km/h est dévoré en 2,9 s et le 0 à 200 km/h abattu en 8,2 s. La vitesse max est de 328 km/h. Passée l’impression de docilité, la 600 LT montre son véritable tempérament. Autant dire qu’elle se révèle rapidement sans concession. Les ingénieurs ont poussé la mécanique dans ses ultimes retranchements, en se retenant juste assez pour que la 600 LT passe l’homologation pour la route. Étant donné ses performances et la violence de ses accélérations, elle a dû le faire de justesse ! Son comportement, absolument irréprochable, y est pour beaucoup. Jamais la 600 LT ne semble être proche de décrocher de la route avec laquelle elle offre au pilote une connexion unique. La Porsche 911 GT3, la Ferrari 488 Pista et la Lamborghini Huracan Superleggera n’ont qu’à bien se tenir. L’addition pour un tel joyau est de 232 000 € ! Des altitudes où le malus écologique de 10 000 € semble bien dérisoire…

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