vendredi 22 novembre 2024
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Uberach – Jean Metzger distille passion et tradition à travers ses whiskies

À presque 150 ans, la distillerie Bertrand d’Uberach ne cesse de se renouveler, tout en restant fidèle à ses valeurs. Depuis 2001, Jean Metzger poursuit le travail de Joseph Bertrand, des eaux-de-vie traditionnelles aux whiskies originaux, avec la même passion que lorsqu’il était DJ.

« Le whisky, c’est une composition, comme la musique en discothèque. Fin 70 début 80, j’étais DJ au Black Velvet à Haguenau ou au Star club ici, et la clientèle venait pour la typicité de la musique : il y avait une grande liberté, une demi-heure pour chacun, de reggae, new wave ou house. Le whisky, c’est le même plaisir : un assemblage basique, ou un vieillissement », décrit Jean Metzger dans la cave de la distillerie.

Entouré de barriques, de foudres et d’effluves d’alcool, et aux côtés du distillateur Laurent Osswald, l’éleveur qui a lancé le whisky alsacien en 2003 et le Biersky en 2013 se souvient avec passion.

Des matières premières locales

Après le monde de la nuit, il a fait étape dans « le milieu de la glisse, avec un magasin de surf et snow à Strasbourg », avant de goûter un whisky qui lui « a donné des émotions jusqu’à l’envie de l’élaborer, c’était le 11 septembre 2001 ». Si Uberach est connu pour sa tradition brassicole, il a fallu puiser dans les mêmes matières premières, locales, pour le whisky—« l’orge malté, la fine partie de houblon pour le Biersky, et les barriques en bois de la forêt de Haguenau ou qui ont contenu du vin d’Alsace ». Sans oublier son mentor, Joseph Bertrand, qui habite toujours Niederbronn, et dont il partage l’héritage philosophique. Et enfin le saint patron du village, qui donne son nom à la mise en bouteille du mois d’octobre, à la Saint-Wendelin.

L’orge malté, matière première locale du whisky.

Du temps et une identité, « à travers l’élevage en barriques, c’est ce qui différencie notre whisky des autres pays ou continents », appuie l’éleveur devant une gamme de couleurs : jaune pour la barrique de vin du Jura, vert de Bourgogne… Avec une production annuelle de « l’équivalent d’un jour de whisky en Écosse », lui demander d’en choisir un est aussi impossible que sélectionner un seul album pour la musique. Selon lui, « la France est le plus grand acheteur de whisky single malt du monde », et avec les IGP Alsace et Bretagne, « elle pourrait devenir un des plus grands producteurs dans les dix ans à venir ».


 

Le chiffre : 200

Le nombre de whiskies différents sortis des fûts depuis 2006 et tous conservés dans une whiskothèque dont les bouteilles originales sont accessibles aux clients et aux cavistes.

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