Vous êtes issue d’une famille d’hôteliers-restaurateurs, quand avez-vous bifurqué vers la mode ?
Elsa Ritter : Je suis la cinquième génération dans l’hôtellerie, j’ai été maître d’hôtel à Courchevel, à Genève, et à Paris au Georges V. Quand tout était à l’arrêt pendant le covid, j’ai eu l’idée de créer ma marque. Moi qui ai toujours été une très grande consommatrice, j’ai eu un déclic devant une émission sur la fast fashion et ses impacts sociétaux et environnementaux, les conditions d’élevage, les travailleurs sans protection avec des produits chimiques, qui polluent l’environnement. Toute jeune j’avais déjà envie de créer mon entreprise, mais surtout de créer du sens et faire les choses bien, c’est là que j’ai commencé à chercher des matières alternatives au cuir…
Et vous avez opté pour la peau de raisin et le plastique repêché des océans…
C’est la start-up italienne Végéa qui transforme le marc de raisin—peau, tige et pépins. Et ça ressemble à du cuir au niveau du toucher, de la souplesse, de la résistance et de la durabilité, vraiment c’est très bluffant au visuel. Ensuite, la doublure vient de l’entreprise Seaqual, en Espagne, qui récupère les bouteilles dans les océans pour les transformer en fil. Enfin, je travaille avec un atelier familial à proximité de Toulouse, qui est labellisé Entreprise du patrimoine vivant, ça me tenait à cœur.
Vous créez ainsi un sac et une pochette qui répondent à vos besoins, en autodidacte ?
ER : En fait, j’ai toujours eu une préférence pour les accessoires, que ce soient les sacs à main, les ceintures, les chaussures, parce que ça peut vraiment apporter une touche élégante à une tenue. Mes pochettes sont très classiques, c’est vraiment la taille que je voulais pour qu’on puisse ranger papiers, passeport, monnaie, etc. Et pour le sac, je voulais un modèle qu’on puisse porter au quotidien, et qui aille aussi sur des femmes grandes.
Le côté luxueux fait-il le lien entre votre expérience dans l’hôtellerie et la maroquinerie ?
ER : Là, l’entrepreneuriat, c’est vraiment multi casquettes, mais ce qui se rejoint, c’est la relation clientèle. C’est vrai que j’ai toujours travaillé dans des établissements haut de gamme et dans ma vision de la création, j’ai voulu que ce soit de très haute qualité, notamment dans la fabrication. Je suis vraiment très méticuleuse sur les détails.
(*) En vente au restaurant (de son père) L’essentiel à Haguenau, à l’hôtel Le moulin à Gundershoffen, et sur www.lerisa-paris.com