Je connais heureusement les noms de rue par cœur parce que souvent, il n’y a plus de plaques aux croisements. Les passages entre les maisons sont maintenant toujours obstrués, il faut faire un grand tour pour passer derrière. Devant ce nouvel immeuble, je demande : Vous savez quand cela a été construit ? – Non, je n’habite là que depuis trois ans. – Vous n’avez jamais demandé ? – Non, et vous ? – J’ai habité là il y a 60 ans. Le monsieur me regarde comme si j’étais Vercingétorix. À l’époque il y avait la famille, les voisins et des visiteurs. Tout était ouvert à tous. Je continue. Partout, « propriété privée, parking réservé aux résidents ».
Ambroise Perrin