vendredi 11 octobre 2024
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Joël Henry « essaie de rire en écrivant » ses polars

Quatrième polar aux Éditions du Verger pour Joël Henry qui signe Stammtisch requiem, de sa plume trempée dans le second degré et l’absurde, avec un narrateur bien de chez nous qui enquête depuis l’au-delà pour résoudre son meurtre...

Vous avez été bouquiniste avant d’être écrivain, est-ce la suite logique ?

Joël Henry : C’est un peu le hasard, je n’ai pas fait d’études du tout, je me suis laissé guidé professionnellement. J’ai été éducateur au Neuhof, et avec un collègue, on a monté une entreprise d’insertion pour les jeunes non diplômés, une brocante. Moi je suis resté là-dedans et je suis devenu bouquiniste. Je m’intéressais aussi aux jeux, c’est un peu le fil rouge de mes activités, dont un autour du voyage : j’ai fondé le laboratoire du tourisme, Latourex. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire, des notices de voyages, des textes pour Les saisons d’Alsace, et pour les soirées Thema d’Arte. C’est devenu mon boulot. Après un Thema sur Simenon, où il expliquait qu’il écrivait ses livres en huit jours et que s’il y avait un mort à la première page, les gens iraient jusqu’à la fin du bouquin, je me suis lancé ! Mais pour mon premier, j’ai bien mis deux ou trois ans !

L’absurde domine dans Stammtisch requiem, le ton est décalé, vous cassez également les codes en divulguant qui est l’assassin, vous proposez des quizz, des traductions google, un rap ! Est-ce que vous écrivez ce que vous aimeriez lire ?

JH : On peut dire ça, j’essaie de rire en les écrivant dans l’espoir que ça plaira aux lecteurs. C’est clairement un jeu, et comme je n’écris pas vite et que je vais avoir à me relire beaucoup de fois, autant écrire ce que j’ai envie de lire ! L’absurde est une façon de regarder en m’amusant et pour nourrir l’idée de départ. Le narrateur est la première victime, avec pour conséquence qu’il passe de vie à trépas, et est projeté dans le Grand Tout… En même temps, les polars c’est très sympa à faire mais ça plombe un peu l’ambiance, faire des recherches sur les causes de la noyade par exemple, ce n’est pas très fun.

Son quatrième polar. / ©Dr
Vous-même fréquentez-vous un Stammtisch ?

JH : Oui, plusieurs même. Le plus ancien, je l’ai créé quand j’étais bouquiniste, c’est tous les samedis au Marché bar à Strasbourg à 13h13, un Stammtisch amical avec des personnes qui s’agrègent au fil des années. Le plus récent que j’ai créé, c’est un Stammtisch d’écrivains, parce que c’est un boulot un peu solitaire…
Propos recueillis par Solann Battin

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