La semaine dernière était consacrée dans toute la France, à l’éducation et aux actions contre le racisme et l’antisémitisme. Rencontres, débats, actions artistiques et culturelles, ateliers éducatifs, manifestations sportives… ; dans de très nombreux établissements scolaires, des actions ont été mises en place afin de sensibiliser les élèves.
Des actes antisémites en hausse
Les chiffres sont tombés en février, et font froid dans le dos. En France en 2018, les actes antisémites ont augmenté de 74 %. Ces derniers temps, l’Alsace a été le théâtre de comportements graves et inexcusables. C’est en partant de ce constat qu’Hélène Koch, professeure d’Histoire-Géographie, et Naomi Geyer, surveillante, toutes deux au collège de Brumath, ont décidé de mener une action auprès des classes de 4e. « L’ancienne synagogue de Mommenheim a été récemment vandalisée, et certains de nos élèves sont originaires de cette commune », explique Naomi Geyer.
Un atelier pour ne pas oublier
Ensemble, elles ont préparé un atelier d’une heure au cours duquel elles rappelleront des faits historiques, et provoqueront des échanges avec les collégiens. « L’objectif est de les amener à réfléchir, à échanger et se poser des questions », dit Hélène Koch. Elle commence par leur rappeler que l’antisémitisme n’est pas un fait récent. « Zola le déplorait déjà à la fin du 19e siècle. »
Étymologie et rappel historique
Puis, elle demande à ses élèves, plutôt à l’aise avec le grec, de décomposer le mot « antisémitisme ». Ils comprennent alors que « Sem » désigne « des peuples qui parlent, dans l’Antiquité, des langues dites sémitiques, dont sont dérivées des langues comme l’hébreu, ou bien l’arabe. » Pourtant, le terme « antisémitisme » n’a été utilisé que vis-à-vis des Juifs. Vient alors le rappel historique indispensable : l’origine de cette hostilité, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Les élèves ont une bonne mémoire. Jérémy en vient même à rappeler quelques points du difficile conflit israélo-palestinien. Lucas traduit le verbe «stigmatiser»: « Ça veut dire mettre dans des cases », dit-il.
Les deux animatrices posent des questions, provoquent des échanges, ce qui semble porter ses fruits. À la fin de la séance, Baptiste est affecté. « Des Hommes se sont battus contre ça, et aujourd’hui j’ai l’impression que ça n’a servi à rien. » Mais le message semble être passé. D’autres matinées d’échanges seront organisées par la suite, dans d’autres classes.