Cynotechnique 67 a été fondée par Lili et Yannick Duboy, d’anciens sapeurs-pompiers : « Il n’y avait pas de service cynotechnique donc nous avons voulu lancer le nôtre, commence à expliquer Lili. En créant Cynotechnique, notre objectif était d’intervenir sur les terrains d’opérations. Très vite, nous avons laissé cet aspect de côté, car trop coûteux. Nous nous sommes plutôt rapprochés de la Protection civile pour l’opérationnel, qui a plus de moyens et de légitimité. Aujourd’hui, nous sommes exclusivement tournés sur la formation pour nos membres ». Les intéressés peuvent se rapprocher de l’association « pour le loisir » ou « pour aller plus loin », en suivant notamment des entraînements de pistage, de questage ou de détection, par exemple.
Si la formation d’un humain dure plus d’un an, celle d’un chien peut facilement atteindre les 24 mois : « Pour progresser, il faut beaucoup de rigueur, de répétition et de diversification de terrains ». En partenariat avec Lingenheld, Cynotechnique 67 est en train de monter sur son terrain du Val de Moder un véritable champ de débris, issus de démolitions réalisées dans la région : « Ils peuvent aussi nous donner accès à certaines zones pour réaliser des entraînements grandeur nature ».
Le souvenir de Turquie
Professionnellement, Lili et Yannick sont maîtres-chiens à la Protection civile :
« Nous pouvons être sollicités pour des formations ou pour des recherches ». En février, immédiatement après le premier séisme en Turquie, Cynotechnique 67 a été appelée par le Corps mondial de secours, dont l’association est membre, pour intervenir sur le terrain : « Je suis parti avec deux chiens, Malou et Leader, raconte Yannick. Nous sommes d’abord intervenus à Malatya, à 50 kilomètres de la frontière syrienne. Nous nous sommes tout de suite mis à la recherche de personnes ensevelies. Nous avons trouvé beaucoup de personnes vivantes, mais aussi beaucoup de cadavres. Mes chiens se sont vite blessés et il y avait 30 centimètres de neige, mais ça ne suffisait pas pour nous arrêter ». Au total, Yannick et son équipe sont intervenus dans deux villes et sont restés deux semaines sur place.
Le 7 octobre, l’OCDPC (Observatoire citoyen de Défense et de Protection civiles) invite l’association à défiler sur les Champs-Elysées à l’occasion du ravivement de la flamme du soldat inconnu.