lundi 25 novembre 2024
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Océanne Muller – Les anneaux olympiques en ligne de mire

L’athlète, licenciée depuis toujours à la société de tir Saint-Wendelin de Harthouse-Haguenau, est une pointure de sa discipline : le tir à la carabine à dix mètres. Multiple championne de France et reconnue à l’international, Océanne a déjà découvert les Jeux olympiques, c’était à Tokyo en 2021, à seulement 18 ans. Après une saison de haut vol, composée d’une flopée de podiums, l’Alsacienne a enfin obtenu son quota olympique pour participer aux Jeux de Paris cet été.

La passion pour le tir vous est venue de votre papa, et vous avez vite évolué. Quel a été votre parcours ?

Oui, j’ai commencé le tir à l’âge de 7 ans, aux côtés de mon papa. Je ne me prenais pas au sérieux et je participais à quelques compétitions locales. Mais très vite, dès ma première année, je décrochais déjà des médailles. J’ai gagné mes premiers championnats de France et établi un record national à 8 ans. À 13 ans, j’ai intégré les détections minimes, j’ai participé à plusieurs stages régionaux, puis nationaux au sein du PER. Un an plus tard, j’intégrais le CREPS et voilà sept années que j’y évolue. En 2018, j’ai décidé d’arrêter le karaté, que je pratiquais en parallèle, pour me consacrer à 100 % au tir.

Depuis votre entrée au CREPS, les résultats nationaux et internationaux se sont enchaînés. Quelle a été votre première consécration ?

La victoire au Championnat d’Europe 2021 à Osijek, en Croatie, était une des premières victoires majeures de ma carrière. D’ailleurs, c’est après cette victoire que j’ai appris que j’avais le quota olympique pour participer aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. Je n’ai pas trop réalisé sur le moment. J’ai dû parler longuement avec mon entraîneur pour savoir ce que j’allais décider. Je ne m’y étais pas préparée. Soutenue, j’ai fait le choix de m’y rendre, alors que je n’avais que 18 ans.

Parlons-en. Des Jeux olympiques à 18 ans, quel effet ça fait ?

Je dis toujours que j’ai envie d’y retourner. Le simple fait d’arriver dans le village olympique, c’était quelque chose de fou. Il y avait de grands bâtiments, je croisais tous les athlètes de tous les sports, de toutes les nations, c’était grandiose. Avec mon jeune âge, j’aurais pu être la fille de pas mal d’entre eux (rires). C’était une très belle expérience. Le jour de la compétition, rien n’était différent. Je connaissais mes concurrentes. Cependant, en phase finale, j’ai eu beaucoup de mal à m’habituer aux caméras et autres appareils photo. Malgré tout, j’ai terminé cinquième en individuel. Je n’étais pas déçue de ma performance, mais plutôt heureuse d’y avoir participé.

La tireuse alsacienne, après avoir obtenu une médaille de bronze aux Jeux européens 2023. / ©FFTir
Courant février, à Györ en Hongrie, vous avez obtenu votre ticket pour les Jeux olympiques de Paris. Certains médias ont titré « enfin ! », comme si cette nouvelle s’était fait attendre. Partagez-vous ce sentiment ?

Il est vrai que j’aurais pu décrocher le quota olympique plus tôt. À chaque fois, je n’étais pas très loin, malgré mes bons résultats. Quand je l’ai « enfin » obtenu à Györ, j’étais soulagée. Je me suis dit que c’était une bonne chose de faite. Maintenant, je n’ai plus qu’à donner le meilleur de moi-même. J’ai hâte d’y être.

Vous avez connu Tokyo, et maintenant Paris. Qu’est-ce qui sera différent ?

Les tireurs ne seront pas logés au village. Notre compétition se déroulera à Châteauroux. L’atmosphère y sera beaucoup plus calme qu’à Tokyo ou même à Paris. Je dirais même qu’évoluer dans cette ville sera peut-être un avantage. Nous pourrons être plus concentrés sur notre objectif, plutôt qu’être plongés dans l’agitation du village olympique. De ce fait, je ne participerai pas à la cérémonie d’ouverture à Paris, car notre compétition commencera dès le lendemain matin. Cependant, je serai sûrement présente pour la cérémonie de clôture.

Comme beaucoup d’Alsaciens, je me doute que vous visez une médaille…

Mon objectif premier est d’être sur le podium. Au fond, je ne vais pas le cacher, je souhaite par-dessus tout la médaille d’or. Je concourrai sûrement uniquement en individuel au tir à la carabine à dix mètres. En mixte, pour l’instant, aucun garçon n’a le quota olympique requis. Dans la catégorie trois positions, je pense qu’une autre fille sera choisie.

Avant les Jeux olympiques, avez-vous d’autres compétitions prévues ?

Début avril, je participerai à un tournoi de qualification olympique (TQO) qui se tiendra à Rio de Janeiro. Je n’aurais pas eu besoin d’y participer, mais j’avais envie. Ça me fera un bon entraînement pour préparer les JO, pour voir où je me situe par rapport à mes adversaires, pour savoir ce que j’ai à travailler. Je participerai aussi à deux coupes du monde avant l’été, à Bakou, en Azerbaïdjan, et à Munich. Il y aura aussi quelques sélections et des plus petites compétitions.

Vous semblez enchaîner les compétitions comme si de rien n’était. Comment arrivez-vous à être prête mentalement pour chaque grand rendez-vous ?

Je ne travaille pas mon mental. Je n’ai pas de préparateur dédié. J’avais déjà essayé, mais ça ne m’apporte rien de plus. Si j’arrive à enchaîner, je dirai plutôt que c’est grâce à mon expérience acquise depuis mes débuts, même si je suis encore jeune, je me suis endurcie. De plus, le côté familial n’est pas à négliger. Ils me soutiennent beaucoup depuis toujours.

Il y a quelques semaines se tenaient les championnats de France de tir à Haguenau. Qu’est-ce que ça a donné pour vous et votre club ?

Participer à un championnat de France à la maison, c’était une grande première. Dans l’équipe, j’ai été nommée capitaine. Nous étions cinq tireurs et nous avons terminés neuvièmes.

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