Pouvez-vous nous rappeler l’origine du label Villes et villages fleuris ?
Marc Levy : L’initiateur du concours en 1958 était Robert Buron, alors ministre. À son retour d’un voyage en Alsace, il a eu l’idée d’embellir la France grâce aux fleurs. Les villages étaient encore en reconstruction, mais malgré cela les Alsaciens s’étaient remis à fleurir, pour donner de la couleur au patrimoine, de la vie, du bonheur aux yeux des visiteurs, dans cette notion d’accueil. On ne fleurit pas que pour soi, les balconnières et les terrasses sont rendues visibles.
Les géraniums sont-ils toujours la spécialité alsacienne ?
Marc Levy : Il y a eu beaucoup de changements ces quinze dernières années. Le géranium a une histoire en Alsace par rapport aux moustiques, aux morts, il n’est pas question de le supprimer, mais de l’allier à d’autres végétaux, pour une variété de couleurs et de feuillages, pour la volumétrie aussi. L’évolution c’est également une prise de conscience environnementale où un certain nombre de techniques sont amenées à disparaître, comme ces vasques accrochées aux lampadaires, où la sécheresse est plus rude…
Quel est le fil conducteur impulsé par l’ADT ?
Marc Levy : Il est lié aux éléments du concours, le choix des vivaces que l’on peut garder toute l’année et d’année en année, les végétaux sobres en eau et les techniques de travail du sol. Le lien social aussi—parce que nous sommes une émanation du département qui est l’acteur premier du social—, le jury va tenir compte de l’intervention des écoles, du lien entre générations dans les espaces verts, des journées citoyennes, de la désimperméabilisation des cours d’école et des Ehpad, ou encore des jardins participatifs.
Quel est le retour des touristes ou même des habitants ?
Marc Levy : Un exemple, ce sont les chauffeurs de bus qui nous disent, quand on passe en Alsace, les gens nous demandent de nous arrêter pour prendre la photo ! On voit aussi des individuels qui photographient des éléments du patrimoine avec ces touches colorées, que nous essayons d’harmoniser avec les formations de l’ADT et de ses partenaires. Le salon professionnel de Kintzheim en février a été une vraie réussite et sera reconduit, les communes demandent un accompagnement. Et n’oublions pas le concours des maisons fleuries pour soutenir les initiatives privées, que l’ADT coordonne aussi.