De grands paniers en trapilho –« le fil recyclé des chutes du textile industriel »–en étoiles de toutes les tailles et toutes les couleurs qu’elle ne se « lasse jamais de crocheter, c’est mon côté Petit Prince », Johanna a tout éparpillé dans son atelier tout fraîchement aménagé par son conjoint.
Dans un sourire, elle se souvient comment est née sa passion : « Ma grand-mère m’a initiée les mercredis devant Les feux de l’amour, elle a dû tricoter la majorité de mes pulls et ma mère aussi ! J’avais 8 ans quand j’ai brodé mon premier sac au point de croix ». Une première œuvre qu’elle garde précieusement, tout comme les magazines Les doigts d’or que sa mère a reliés mois après mois…
Des guirlandes d’étoiles
Née à Orléans, Johanna s’est installée à Strasbourg en 2008. Passée par les Beaux-arts, le Canada, un DUT carrières sociales puis un poste de secrétaire médicale, à 42 ans, elle décrète gaiement : « Je ne sais toujours pas quoi faire de ma vie, je suis un chemin et c’est enrichissant ! » C’est durant sa maternité qu’elle s’est vraiment remise au crochet :
« Des amies m’ont commandé des guirlandes d’étoiles, et j’ai même fait la décoration d’un mariage. Des vases, des pots, des attrape-rêves, sur le thème bleu et blanc ».
Sa micro-entreprise Le monde de Jo voit le jour en 2021, et pour elle, ses expériences ont toutes un lien : « Les arts et la culture permettent à tous les publics de s’exprimer, c’est ce que j’ai toujours recherché. Aujourd’hui les gens ont besoin de se retrouver, d’avoir des conseils. Souvent, ils me disent, avec YouTube, j’ai galéré ».
Ses ateliers s’adressent aussi bien aux débutants, « comment tenir le crochet, les mailles de base, un carré sous verre » qu’aux intermédiaires, comme les décos de Noël, mais toujours en petits groupes de quatre. Johanna est aussi investie dans un collectif de créatrices, De fil et de plumes, qui lui a ouvert les portes de ses premières expos, comme les Flâneries de Noël à Westhoffen.
Enfin, elle travaille sur « un énorme projet » avec une couturière et une graphiste sur tissu : « Mon plus gros problème est de trouver la matière première que je veux vraiment, localement si possible. Avec Marie Tritsch et Magali Nest, nous allons ouvrir une mercerie à Hœrdt et vendre nos collections : elle s’appellera Les jolies couleurs ».