Maxi Flash : Quels sont vos premiers souvenirs de lecture ?
Isabelle Arnould : Le livre est un objet rassurant qui m’accompagne depuis toute petite. Bien sûr, j’ai commencé par la bibliothèque rose, la comtesse de Ségur, Charlie et la chocolaterie qui m’a été offert par mon oncle à 9 ans. J’en ai un doux souvenir, je l’offre à mon tour et je partage l’univers de Roald Dahl avec ma fille. Je garde aussi l’amour qu’a mon père pour Victor Hugo, et notamment Les misérables. C’est mon livre numéro 1, personne ne détrônera Victor Hugo. Ma grand-mère a été très importante pour moi niveau littérature, et je me suis mise à écrire sur Instagram à sa mort en 2020.
Comment se fait le choix des livres chroniqués ?
Je fais mes choix par rapport aux lignes éditoriales, et je vais à la librairie chaque jour. C’est comme une drogue, je m’y sens bien, je touche des livres, je joue à la libraire en me mêlant de conversations (rires). Souvent les couvertures m’attirent, il y a aussi des auteurs que j’attends avec impatience, et je me fie à mon instinct tout en sachant que j’aime bien l’autofiction et les blessures familiales. J’ai besoin de me cogner contre l’écriture, la signification. Pour Maxi Flash, je choisis des romans qui m’ont happée, au contraire de ceux qui m’ont juste fait plaisir.
Quel est votre rituel de lecture ?
En gros, je lis un livre tous les deux jours, le soir, de 21h à 1h. Je ne suis plus là pour personne, je savoure ! La journée, j’ai besoin d’être dans l’action, je fais beaucoup de sport, j’écoute des podcasts, j’écris mes posts, je prépare des interviews pour la librairie Kléber—une sacrée opportunité—, j’ai mon bookclub à domicile avec des lectrices strasbourgeoises, et une chronique sur radio Judaica.
Que représentent vos chroniques pour vous ?
C’est vraiment du partage, et c’est devenu addictif. Cela me force à écrire quotidiennement, je tente aussi d’écrire à côté pour moi, mais c’est une quête plus compliquée. La littérature, c’est un lien qui vient nous questionner sur le monde, mais où on peut se rencontrer. Je ne suis pas influenceuse, un retour positif me suffit à justifier pourquoi je le fais. Je ne conçois pas ma vie sans les livres, c’est comme boire et manger, et mon plus beau paysage, c’est le soir devant ma bibliothèque.