lundi 9 juin 2025
- Publicité -
AccueilÀ la uneNena - L’air qui fait la chanson

Nena – L’air qui fait la chanson

Au-delà de son tube 99 Luftballons qu’elle a envoyés autour du monde et dans le cœur des gens comme elle aime le raconter, Nena est une artiste qui a su faire durer la magie des débuts. Originaire de Hagen dans l’ouest de l’Allemagne, la chanteuse née en 1960 a démarré sa carrière solo en 1989, et écume les scènes du monde entier depuis, en quête de la liberté que la nature lui a enseignée enfant. Elle sera au Unity Festival de Roeschwoog le 5 juillet, pour sa tournée Wir gehören zusammen (« Nous sommes tous égaux »). Avec treize albums et des titres comme Liebe ist, In meinem Leben, ou encore Licht, le dernier, le concert promet d’osciller entre rock et messages de paix à l’humanité.

Quel est votre premier souvenir lié à la musique ?

Quand j’avais 6 ans, mes parents m’ont offert un accordéon. Je l’ai encore et j’en joue parfois sur scène lors de mes concerts. Deux ans plus tard, une guitare acoustique se trouvait sous le sapin de Noël. Chaque enfant possède une affinité naturelle pour la musique et chez nous à la maison, on chantait beaucoup. Grâce à ma mère, je connais encore beaucoup de chansons traditionnelles par cœur et je les chante maintenant avec mes petits-enfants.

Quand avez-vous fait vos premiers pas sur scène ?

En 1977, je suis montée sur scène pour la première fois avec mon premier groupe, pour mon tout premier concert live. C’était dans un centre de jeunes de la ville où je suis née. J’avais 17 ans et je me souviens de tout. Le jour, le lieu et surtout le fait que je ne voulais pas du tout… (rires). Il m’aurait suffi de faire de la musique avec le groupe dans la salle de répétition, de chanter et de jouer de la guitare. Mais un jour, quelqu’un est passé et nous a demandé si nous n’avions pas envie de jouer quelques chansons dans un petit festival de musique. La semaine qui a précédé le spectacle, j’ai été malade et je n’ai pas bien dormi. Puis le jour J est arrivé et soudain, je me suis retrouvée à chanter sur scène devant vingt-huit spectateurs, dont au moins la moitié étaient des membres de ma famille et des amis, et j’ai eu l’impression de n’avoir jamais rien fait d’autre. Comme un signe. J’ai bien fait de m’y mettre à l’époque. C’était une décision très importante dans ma vie.

Votre nom complet est Gabriele Suzanne Kerner. D’où vient Nena ?

En 1963, lors de vacances à la plage avec mes parents, je jouais tous les jours avec des enfants espagnols. Ils m’appelaient Nena. Cela me plaisait et je le répétais sans cesse. C’est ainsi que je me suis donné un nouveau nom.

« J’aime la force de cette chanson.
Tant que je serai sur scène, il n’y aura pas de concert de Nena sans les
99 Luftballons ! »

99 Luftballons est en fait votre deuxième chanson, Nur geträumt n’a pas eu autant de succès, mais elle a lancé votre groupe ?

Avec Nur geträumt, nous nous sommes montrés pour la première fois en tant que groupe dans l’émission télévisée Musikladen en 1982 et avons vendu 40 000 singles le lendemain. La chanson est devenue un énorme succès du jour au lendemain. À partir de là, ça ne s’est plus arrêté. De la première à la deuxième vitesse et ainsi de suite. Le couronnement a été notre tube mondial 99 Luftballons. On riait beaucoup à l’époque et on prenait la plupart des choses avec humour, quoi qu’il arrive. Lorsqu’à un moment donné, nous avons reçu un appel de New York et qu’une personne assez excitée de la maison de disques nous a annoncé que 99 Luftballons était diffusé en boucle sur les radios américaines et que le titre était en passe de conquérir les hit-parades américains, nous étions tous assis ensemble par hasard. Là aussi, nous avons commencé par rire aux éclats. Tant de belles choses inattendues se sont produites… C’était au-delà de la raison. Nous avons voyagé avec succès dans le monde entier. Au Japon aussi, on nous a déroulé le tapis rouge et les fans japonais ont chanté nos textes en allemand lors des concerts, à une époque où Internet n’existait pas encore. Nous avons pleinement profité de cette période et l’avons vécue intensément.

Votre guitariste Carlo Karges a écrit les paroles, qu’est-ce qui l’a inspiré ?

Il a eu l’inspiration de cette chanson lorsque nous étions avec le groupe à un concert des Rolling Stones à Berlin en 1982 et que les Stones ont lâché des ballons à la fin du spectacle. Le vent les a emportés en direction du mur, en direction de la RDA. Et Carlo s’est demandé à l’époque, en voyant cette image forte, tout ce qui pourrait arriver si quelqu’un comprenait cela de travers. La nuit même, il a écrit le texte, m’a donné le lendemain dans la salle de répétition le papier manuscrit et m’a dit en souriant : « Lis-le ». Je l’ai lu à haute voix : « Si tu as un peu de temps à me consacrer, je te chanterai une chanson… ». J’ai été immédiatement touchée et à ce moment-là, j’ai su d’une certaine manière que ce serait quelque chose de grand. Nous le savions tous les deux et nous avons ri ensemble.

Sur scène avec Nena le 05 juillet : les groupes Dubarise et LJ & The Rods. / ©Dr
Le titre est sorti en 1983, alors que les deux Allemagne n’étaient pas encore réunifiées et que les craintes d’une troisième guerre mondiale étaient perceptibles. Vous avez d’ailleurs chanté un extrait de l’album Wunder geschehn peu après la chute du mur de Berlin…

99 Luftballons est un message de paix que les gens ont compris comme tel jusqu’à aujourd’hui. J’aime la force de cette chanson. Tant que je serai sur scène, il n’y aura pas de concert de Nena sans les 99 Luftballons ! Et je me souviens encore très bien de l’époque de la chute du mur, de l’ambiance qui régnait alors à Berlin. J’y habitais. Partout, les gens s’embrassaient dans les rues, les larmes de joie coulaient à flots. Partout où l’on regardait, les gens s’aimaient, je n’oublierai jamais cette époque. Avant que tout cela n’arrive, j’ai écrit Wunder geschehn, sans me douter que nous allions vivre peu de temps après ce miracle flagrant qu’est la chute du mur en Allemagne.

Le 5 juillet, vous serez sur scène au Roeschwoog Unity Festival. À quoi ressemblera le concert ?

J’attends avec impatience les cinquante prochains concerts de cette année. Je continue avec ma tournée Wir gehören zusammen. Le 5 juillet, au festival Unity de Roeschwoog, vous pourrez découvrir plus de quarante ans de musique de Nena. Ce sera un spectacle rock puissant et authentique rempli d’émotion et touchant, mais aussi des moments plus intimes. Je vous invite à chanter, à danser et à rire avec nous. Célébrons la vie en cette période de défis !

Qu’aimez-vous en Alsace ? Un plat préféré, un lieu de prédilection ?

Quand je suis dans votre région ou à proximité, j’aime y rester un peu plus longtemps avec tout le groupe. Nous nous sentons tous très bien en Alsace et bien sûr, nous nous réjouissons déjà de déguster de délicieuses tartes flambées.

Le chiffre

25 : À ce jour, plus de 25 millions de disques de Nena ont été vendus.

ARTICLES SIMILAIRES
- Publicité -
- Publicité -

Articles populaires

- Publicité -
X