Son histoire débute au milieu des vignes, dans un petit village au cœur de la Vallée Noble, du nom de Westhalten. Il a grandi là, dans une famille « de gens qui pratiquaient la polyculture, surtout vivrière ». Pourtant, ses mains n’ont pas servi à cultiver la terre. Il les a plutôt utilisées pour écrire. Son aventure littéraire a démarré à l’école : « Chaque samedi, l’instituteur nous faisait visiter la commune. Il nous demandait de dessiner quelque chose et l’image qui lui plaisait était accrochée au mur de la classe », se remémore Claude Diringer.
Mais le dessin, ce n’est pas vraiment son truc. Alors un jour, devant un bouquet de violettes, il a eu une idée : « J’ai écrit un petit quatrain. Il l’a trouvé bien, et j’ai eu la chance d’être accroché au mur ! Ça m’a donné envie de continuer ». La flamme de la poésie est ainsi née en lui. Depuis, elle ne s’est jamais éteinte. « J’ai continué d’écrire en grandissant, et j’étais déjà très amoureux de la lecture », confirme-t-il. Westhalten, c’est aussi là qu’il a découvert de grands auteurs, tels Victor Hugo et Stéphane Mallarmé : « Leur travail est immense ». L’écriture n’est pas devenue son métier pour autant. Après son service militaire, l’actuel Dessenheimois a fait sa carrière en tant qu’infirmier de secteur psychiatrique à Rouffach.

Une œuvre pléthorique
Néanmoins, il n’a pas cessé de rédiger des poèmes. D’ailleurs, l’un de ses premiers a été imprimé sur une carte postale, avec une photo de son village natal. « Mais il n’est pas très abouti », commente l’auteur, dont le parcours est aussi une mosaïque de rencontres. L’une des plus importantes, à n’en pas douter, est celle d’un certain Jean-Paul Gross.
Ce dernier l’a encouragé à écrire en alsacien, une nouveauté pour Claude Diringer : « Je m’y suis quand même essayé, et j’ai continué ». Dès le milieu des années 1970, il a commencé à envoyer ses récits à des concours, pour « voir ce qu’ils valaient, parce que j’ai toujours eu un complexe : je n’avais pas le bac ». Et très vite, les premiers prix s’enchaînent, notamment un grand prix du poème du Cercle International de la pensée et de l’art français. Au total, il a été distingué par plus de 100 prix ou accessits. « Puis j’ai arrêté les concours dans les années 1980 », ajoute-t-il.
Très dynamique, le poète a également testé le théâtre et pratiqué la course à pied et le vélo en compétition. Sans oublier son implication dans des dizaines d’associations. Alors forcément, il en a rencontré du monde : L’historien Gérard Léser, des auteurs alsaciens comme Francis Krembel, Marguerite Gable-Senné. Sans oublier Anne Franck-Neumann, Louis Schittly, René-Nicolas Ehni, Louis Egloff et bien d’autres. Du beau monde, avec qui il a notamment fondé le Cercle Culturel Nathan Katz, le 17 mai 1981 : « Dans ce monde-là, pratiquement tout le monde se connaissait (rires) ».
Les années 1980, c’est également le début de sa carrière de correspondant de presse locale. Une activité dans laquelle il est arrivé grâce à sa riche vie associative. Il a par exemple été membre de la Société des Poètes Français et a participé en 2008 à la création du sentier des poètes de Munster : « Je suis toujours membre d’une dizaine de structures, comme le Cercle Emile Storck ».

Concernant sa seule carrière de poète, il a participé à de nombreux événements et a créé les Cahiers du Rhin en 1991, année de sortie de son premier recueil. Mr red dr vu, c’est 53 pages de poèmes en dialecte. Plus tard, il a été amené à publier un autre recueil, en français cette fois.
Aujourd’hui, le retraité s’occupe de son potager et, toujours, de la correspondance de presse dans quelques villages. Bien sûr, il continue d’écrire. Car pour lui, « la poésie permet de traduire et d’apprécier ce qu’il y a de beau dans la vie ». L’inspiration ne l’a jamais quitté : « La terre, la nature, le Rhin, l’insomnie ou l’amitié, tout ça est très inspirant. Mais bon, j’écris moins qu’à une époque ».
Prolifique, Claude Diringer n’en a pas fini avec les vers et les rimes. Peut-être sortira-t-il, un jour, un nouveau recueil : « Peut-être », répond-il simplement, un sourire en coin.
L’info en plus
Claude Diringer a été publié dans plus de 100 revues et anthologies à partir des années 1970.