lundi 14 juillet 2025
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Frœschwiller – Un cheminement pour réconcilier l’Histoire

Champ de bataille en 1870, Frœschwiller est devenue symbole de paix et de réconciliation à travers ses deux églises. Tous les samedis jusqu’au 2 août à 14h, au départ de l’église de la Paix, rendez-vous pour un cheminement commenté par Denis Studer, le président de l’association Paix et réconciliation.

Lorsqu’il a pris la présidence de l’association en 2021, Denis Studer avait pour objectif de rendre à l’église de la Réconciliation sa place dans l’histoire de Frœschwiller. « Les Allemands et les groupes ne visitaient que l’église de la Paix, alors nous avons créé un cheminement bleu et jaune pour les amener vers l’église de la Réconciliation. Quand j’ai décidé de faire le guide, c’était tout ou rien ! » Voici donc trois ans qu’il commente le parcours qui passe par le château, une ancienne cidrerie et l’école juive du village… À chaque halte, son anecdote historique que Denis Studer, intarissable, fait vivre.

Ainsi, la visite démarre dans l’église de la Paix et remonte au Moyen-Âge. Catholique, elle est devenue protestante sous la Réforme, puis « simultanée » en accueillant les messes. Abîmé par le temps, réparé plusieurs fois, son clocher s’embrase sous les obus de la bataille du 6 août 1870. « Les gens du village ont essayé de sauver leur église, en sortant les bancs et le tabernacle. Mais devant les pleurs, un officier allemand a promis de la reconstruire en faisant la quête dans toute l’Allemagne. » L’architecte Charles Winckler s’attelle à la tâche et les travaux démarrent en 1872 pour quatre ans, « entièrement financés par les Allemands, mais conduits par des entreprises locales ».

L’église de la Réconciliation vaut le détour, au même titre que l’église de la Paix. / ©Dr
De Munich en Avignon

Ce n’est pas la même histoire pour l’église de la Réconciliation, de style néo-roman par opposition au néo-gothique de la première. « Terminée en 1874 parce que plus simple, l’architecte Roehrich a dû faire appel à des quêtes en France de l’intérieur, parce qu’il y avait des fonds allemands pour une église, pas pour deux », explique le guide. Mais surtout, ici, certains vitraux viennent de Munich, d’autres d’Avignon, l’autel de Marie est dédié aux soldats français, celui de Joseph aux Prussiens, le grès des Vosges côtoie les peintures de l’Allemande Carola Sorg, l’orgue classé est un assemblage de trois facteurs, et le curé Gintz, le pasteur Klein, un imam, un rabbin et un révérend l’ont inaugurée… Bref « l’église de la Paix est uniquement allemande, tandis qu’ici, c’est vraiment la réconciliation », conclut Denis Studer, avide de détails à partager.

L’arrêt à l’ancienne cidrerie permet de revenir sur le passé du village. / ©Dr

L’info en plus

Les cloches des deux églises ont été fondues avec 4500 kg de canons français pris sur le champ de bataille par les Allemands, « preuve de leur générosité ! » sourit le guide.

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