Nous sommes en 2010. Renault, un peu à la manière de Toyota dans l’hybride dix ans plus tôt, mise sur l’électrique avec un programme ambitieux comprenant la Fluence, le Kangoo, le Twizy et la Zoé. L’objectif est alors d’atteindre 10 % de parts de marché à l’horizon 2020. Les premiers pas sont difficiles et les ventes peu encourageantes… Au point de dégoûter le Losange et de le faire douter de sa stratégie.
En 2014, le constructeur français manque de jeter l’éponge. La Fluence pâtit d’ailleurs des piètres résultats, bien en deçà des espérances. Renault décide de se concentrer uniquement sur la Zoé. Et, avec quelques années de recul, force est de constater que l’idée est payante ! Certes, l’électrique est encore loin de se démocratiser, mais la croissance est forte : les ventes ont ainsi doublé dans le monde depuis l’année dernière. Les grands constructeurs sont tous sur les rangs. Kia et Hyundai ont même frappé un grand coup en proposant les Niro Kona électriques. Mini, BMW, Volkswagen, Peugeot, sans oublier Tesla, le combat s’annonce féroce. Renault entend bien capitaliser sur son avance. La Zoé est en effet la voiture électrique la plus vendue en France. Il était temps d’en repousser les limites.
Courant alternatif, courant continu
Au premier coup d’œil, rien ne semble vraiment différencier cette nouvelle Zoé de sa devancière. Un vent de modernité souffle toutefois sur le design, à l’image de la nouvelle signature lumineuse qui rend la proposition un peu plus sérieuse, moins espiègle. L’affinement des lignes est sensible : il semble que la Zoé soit plus fine alors que les dimensions n’ont pas changé. À l’arrière, le travail des designers s’est concentré sur les feux. Renault a fait un choix stratégique majeur : limiter les dépenses « esthétiques » pour se concentrer sur les améliorations techniques. Le Losange doit en effet encore amortir les investissements consentis pour le développement d’une gamme électrique. De plus, les ingénieurs travaillent sur une nouvelle plateforme qui n’arrivera qu’en 2021. La Zoé 2 profite néanmoins des progrès réalisés entre la Clio 4 et la Clio 5, tout juste sortie, pour offrir un habitacle enfin à la page. La planche de bord se modernise, l’instrumentation digitale fait son apparition. L’équipement suit le mouvement, avec notamment, la recharge à induction, la commande de frein à main électrique, le système multimédia Easy Link de dernière génération, le freinage d’urgence automatique, l’aide au maintien dans la voie, l’avertisseur d’angle mort, la lecture des panneaux ou encore les feux de route automatiques. L’habitabilité demeure identique, c’est-à-dire confortable pour deux adultes à l’arrière, comme le coffre de 339 l.
La volonté de puissance
La Zoé 2 entre en jeu alors que la première Zoé avait déjà revu sa motorisation en avril 2018. La citadine avait alors inauguré un moteur R110 offrant de vives accélérations et un dynamisme certain. La Zoé 2 va encore plus loin avec un bloc de 135 ch. Autant dire qu’ainsi dotée, la citadine verte change totalement de visage. Notamment lorsqu’il s’agit de doubler puisque le 80 à 120 km/h passe de 9,5 s à 7,1 s. Au-delà du bloc-moteur pur, c’est la batterie qui a été l’objet de toutes les attentions des ingénieurs. La capacité passe ainsi de 41 à 52 kWh. C’est plus de 70 km d’autonomie de gagner pour un champ d’action qui grimpe de 320 à près de 400 km. Enfin, le véhicule électrique offre un horizon plus que convenable pour des trajets extra-urbains. La bonne nouvelle, c’est que ce gain en puissance et en autonomie s’est fait sans hausse d’encombrement. La Zoé 2 n’affiche que 20 kg de plus sur la balance. Les branchements en profitent pour évoluer. En plus de la prise de type 2, on trouve un branchement Combo CCS pour recharge rapide (150 km en 30 minutes). Grâce à l’application Easy Connect, il est possible, depuis son smartphone, de vérifier le niveau de la batterie et de la charge, de planifier la recharge pendant les heures creuses, de lancer le chauffage ou la climatisation, de visualiser le rayon d’action sur une carte ou encore de définir un itinéraire avec les stations de recharge.
Ainsi dotée, la Zoé toise la concurrence. S’affichant à 33 000 € batteries comprises, soit dans les clous de la Peugeot 208 électrique ou de la Mini Cooper SE, elle offre un rayon d’action nettement supérieure que ses rivales, même si elle s’avère moins séduisante que ces dernières et moins puissante que la Mini. De quoi patienter jusqu’en 2021 et l’arrivée de la troisième génération.