Voilà plus de 100 ans que la Première Guerre mondiale s’est terminée. À l’occasion de l’exposition du 8 au 30 novembre à Weyersheim, Claude Muller, docteur en histoire, lettres, et théologie à Strasbourg et également président de l’Institut d’Histoire d’Alsace reviendra sur cette période particulièrement trouble pour l’Alsace d’après-guerre, de 1919 à 1924. « On apprend à l’école qu’après l’Armistice du 11 novembre 1918, l’Alsace est simplement passée de l’Allemagne à la France. Si on réfléchit un peu, on se doute que ça n’a pas dû être aussi simple que ça », affirme Claude Muller.
La génération sacrifiée
En effet, la Paix ne sera signée que le 28 juin 1919 lors du traité de Versailles, et les tensions perdureront en Alsace jusqu’en 1924. « Pour les Alsaciens, les Allemands étaient les coupables de toutes les horreurs de la guerre, ils ont sorti les drapeaux français lors de l’armistice, et il y a eu un rejet d’une partie de la population alsacienne qui ne s’exprimait qu’en allemand et en alsacien. C’est ce qu’on appelle la génération sacrifiée », commente Claude Muller. L’État influencera la région pour qu’elle s’émancipe des méthodes allemandes. À l’époque, il n’y a pas de travail pour les soldats revenus du front, une forme de nostalgie du temps d’avant et de régionalisme se développe. Dans les familles, on observe des discordes, certains espèrent une Alsace indépendante.
Une exposition et une conférence
La conférence « Le retour de l’Alsace à la France entre 1919 et 1924, espoir et désillusion » aura lieu le mercredi 13 novembre à partir de 19h au Trait d’Union de Weyersheim. L’exposition sur 14-18 restera en place du 8 au 30 novembre, avec des tenues, des armes, des photographies et des objets d’époque pour revenir sur cette période très importante de notre histoire.