Que reste-t-il de la foi au 21e siècle ? Si elle s’essouffle parfois, le culte à la Sainte Vierge est toujours bien présent, et notamment en Alsace, où « des processions ont lieu le 15 août, où on respecte toujours le mois de Marie, en mai, quand les enfants vont piquer des cerises sans se faire rouspéter ! » rappelle Ambroise Perrin, l’éditeur. Tandis qu’il espérait des commémorations pour les 300 ans du mariage royal dans les grandes villes alsaciennes qui n’auront finalement pas lieu, lui voulait « explorer un autre aspect de ce grand anniversaire, la dimension spirituelle. C’est vrai qu’en se promenant en Alsace, la Vierge est partout. Maria aussi était très pieuse, d’où l’idée du livre ».
Une deuxième maman inconsciente
Si, dans un sourire, Ambroise Perrin se dit « non-pratiquant qui va tous les dimanches à la messe accompagner [sa] maman », lui-même a écrit l’introduction de Maria, Marie et s’est occupé de la coordination des textes. « On a sollicité l’archiprêtre Michel Wackenheim qui dit qu’en 2025, le culte de la Vierge Marie n’est pas remis en question, que les enfants des catholiques connaissent toujours Je vous salue Marie, et qu’elle est leur deuxième maman inconsciente ».
Un deuxième texte vient de Dominique Moog, ancien curé de Wissembourg, à Chatenois aujourd’hui, « sur l’aspect historique : pourquoi au 18e siècle, la religion avait autant d’importance dans la vie quotidienne ? Les gens ne savaient ni lire ni écrire, mais regardaient les vitraux, les fêtes religieuses revenaient, etc. » Enfin, le journaliste Éric Vial aborde « l’actualité spirituelle, les raisons de la prière, les démarches personnelles que l’on peut avoir… » Un texte contemporain qui donne les larmes aux yeux, parole d’éditeur.
L’info en plus
Déjà éditeur—et enquêteur—pour Il faut marier Maria (Maxi Flash du 13 janvier), Ambroise Perrin reprend dans Maria, Marie les textes sur la vie de la princesse pieuse. « Dans les écrits du père, Stanislas Leszczynski, on note que Maria a demandé que ce mariage, prévu dès le début juin, soit fixé le jour de l’Assomption ». Si toute la famille allait à l’église Saint-Jean à Wissembourg pour prier et faire la charité, Maria a aussi fait cinq fois le pèlerinage jusqu’au sanctuaire marial de Marienthal et légué 7 kg d’or à la basilique, preuve de sa dévotion.