Vous avez attendu la retraite avant d’écrire. Pourquoi ?
Grégoire Levy : J’étais enseignant-chercheur dans un domaine très loin de la littérature : l’économie et la gestion. L’informatique aussi. Des choses arides, sèches, et j’ai eu envie de laisser un message à mes petits-enfants. C’est passé par l’écriture de Vivre est dangereux mais c’est tellement beau. Il est en grande partie inspiré de la pensée et de la philosophie du « respect de la vie » d’Albert Schweitzer.
« Un idéal est, pour nous, ce qu’est l’étoile pour les marins »
Qui était-il pour vous ?
Surtout un grand philosophe. L’un des grands du 20e siècle. Vers la fin de sa vie, il a dit :
« Si vous voulez retenir quelque chose de moi, retenez l’éthique du respect de la vie, c’est mon plus grand apport à l’humanité ». Je le rapproche d’un autre grand penseur, Albert Camus. Deux prix Nobel français, deux grandes consciences, dont on a bien besoin aujourd’hui.
Sa pensée est-elle encore actuelle ?
Oui, c’est très actuel. Pour moi, le respect de la vie, c’est l’une des pistes pour éviter au monde d’aller dans le mur. Pour certains, tout est foutu. Moi je ne peux pas me résigner. Albert Schweitzer a dit : « Un idéal est, pour nous, ce qu’est l’étoile pour les marins. On ne l’atteint jamais, mais il nous guide ». Aujourd’hui, il faut quelque chose qui nous guide. La seule issue que je vois, c’est le respect de la vie.