Calme, réfléchi, mature. Il aura fallu peu de temps pour cerner la personnalité de Baptiste, assis à une table en retrait au sous-sol à la Mac de Bischwiller. Derrière lui, sa maman veille discrètement, mais n’intervient que pour dire qu’elle est « fière, il est bon à l’école, bon aux échecs », dans un grand sourire. C’est son papa, Ludovic, qui lui a appris les premiers coups avant de l’amener au Cercle d’échecs, « à 5 ou 6 ans. Ça m’a plu, j’ai dit que je voulais continuer. Mais je le bas maintenant », glisse Baptiste, 10 ans aujourd’hui.
Dès lors, Roland Reeb, le fondateur du club, lui donne
« des conseils. Par exemple, au milieu d’une partie, quand on cherche des coups et qu’il faut calculer le meilleur, alors qu’avant je jouais comme ça », décrit-il en haussant les épaules. « Au début, c’était dur de chercher trois coups en avance, maintenant je le fais par habitude, c’est un réflexe. » Et depuis 2018 et son premier tournoi à Bischwiller où il gagne laborieusement un match sur cinq, puis fait 10e au championnat du Bas-Rhin, Baptiste « travaille » selon ses propres mots. « Je finis 4e au championnat d’Alsace, et 77e sur 150 à mon premier championnat de France » la même année.
Une 4e place au Championnat de France
Il avoue que « perdre contre des plus faibles est insupportable », mais « voir que je peux gagner un tournoi me donne confiance pour en gagner encore plein d’autres ». S’il travaille « au moins une heure par jour, même quand il y a école » et parfois avec des Grands Maîtres comme Bilel Bellahcene à Oberschaeffolsheim ou à Strasbourg, les résultats arrivent. Au dernier championnat de France en avril à Agen, il termine 4e sur 140 et fait ainsi son entrée dans les cent premiers joueurs mondiaux de sa catégorie.
« En pleine progression » selon Marcel, un de ses formateurs, « à l’écoute, investi », Baptiste fait « plaisir au club », mais avant tout à lui-même. Parce qu’il « aime la réflexion, le calcul, la tactique, la stratégie », il se voit « au moins maître FIDE », l’échelon avant Grand Maître. En parallèle, il essaie d’apprendre les échecs à sa sœur Diana, 5 ans : « On fait des tournois avec les peluches ». Et devinez qui gagne ?