Maxi Flash : Comment les échecs sont-ils arrivés dans votre vie ?
Roland Reeb : Par une succession de hasards. Lorsque j’ai fait l’école normale pour être instituteur, j’ai rencontré ma future première femme. Son père jouait aux échecs et voulait un gendre qui sache jouer… Je connaissais la marche des pièces mais pas la stratégie, alors j’ai appris, puis je les ai enseignées au collège de Seltz et à celui de Bischwiller à partir de 1979. J’étais prof d’EPS et la cheffe d’établissement, prof de musique. Art et sport étaient la cinquième roue du carrosse… Mais son ouverture d’esprit a permis de lancer en 1981 la première section échecs avec 3h intégrées à l’emploi du temps. Le club est né à ce moment, en s’appuyant sur tous les bons joueurs du collège.
Après 50 ans dans les échecs, quelles sont vos motivations ?
La colonne vertébrale du club, ce sont les jeunes. On aimerait entrer plus dans les écoles, sur le temps scolaire pour leur apprendre les bases. J’interviens à Haguenau, Geudertheim, Rohrwiller, mais ça n’est pas assez. J’aime voir les enfants s’éveiller quand ils regardent une position et comprennent ce qui se passe. Le fait que tout devienne silencieux, au fur et à mesure de leurs progrès, est une grande victoire pour moi.
Mais vous-même, vous jouez ? Vous reste-t-il du temps pour d’autres occupations ?
Oui, je joue, en équipe. Et j’enseigne du lundi au samedi, pendant 15h45 si je compte bien… J’entretiens ma maison, je fais en sorte que mon jardin soit présentable, et je m’occupe de ma femme et de ma famille. J’ai 75 ans, et je continuerai tant que ça va !
Wolfgang Grenke, le mécène
Également récompensé par la médaille de citoyen d’honneur de Bischwiller début mars, Wolfgang Grenke est le principal mécène du Cercle d’échecs. Basé à Baden-Baden, le spécialiste du financement locatif s’engage à partir de 2004 afin de permettre au club d’avoir les meilleurs joueurs professionnels dans ses rangs. Avec quatre titres de champions de France en équipe et une excellente formation des jeunes, l’échange franco-allemand porte ses fruits.