jeudi 14 novembre 2024

Bonnes poires

Je ne t’embrasse pas, j’ai la crève, j’ai dit à ma voisine l’autre jour dans l’escalier, des virus traînent en ville et en campagne en ce début d’automne. La région tousse. Comme les finances françaises. Notre dette atteint des records. Notre dette ?

C’est vraiment la nôtre, ce truc dont tout le monde parle, ce rhume chronique qui atteint 110 000 euros par personne qui bosse ? Eh oui, en fait, c’est pour notre poire, notre pomme et nos scoubidous waouh… Du coup ma voisine m’a invité à prendre un spiritueux chez elle, le meilleur médicament elle a dit. Entre la poire et le fromage, elle a espéré que les premiers à se serrer la ceinture seront ceux qui se sont gavés pendant des années. Question de cran.

Le problème c’est que ceux qui ont l’habitude de se remplir l’estomac sont aussi ceux qui parlent de régime miracle sans jamais s’y mettre. Faudrait-il couper la poire en deux ? La moitié pour nous et l’autre pour ceux qui n’ont rien fait pour qu’elle arrête de grossir, notre dette… Car, quelle est la solution avant la faillite? Qui va payer réellement ?

Moi aussi j’ai des dettes, m’a dit ma voisine… Une ardoise chez mon marchand de fruits et légumes, si je lui dis que je le réglerai dans dix ans même jour, même heure, même pomme, et qu’en attendant je vais reprendre un kilo de patates avant la fin des haricots, je ne suis pas certaine qu’il sortira sa vieille poire pour fêter ça… Ce qui est certain c’est que la France doit maintenant se garder une poire pour la soif.

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