Dans les entrailles de sa maison familiale, des centaines d’œuvres attendaient d’être exposées. De son vivant, Alfred Rollhaus a bien sorti quelques toiles à l’occasion de la Fête des oignons, mais selon son ami Jean-Pierre Jost, « ce n’était pas un peintre vendeur, mais un chercheur ». Huile, crayon, fusain, aquarelle, encre de Chine, fond vert, teintes rouges, paysages des Vosges, natures mortes ou villages du Kochersberg : le peintre a écumé la région et les styles.
« Nous étions voisins, explique Jean-Pierre Jost, coordinateur de l’exposition. Alfred me demandait de l’emmener à Ronchamp, à Neuf-Brisach, puis il peignait. Il était très productif, en éternelle recherche, et d’une grande culture. Les églises n’avaient aucun secret pour lui et il vivait entouré de livres ». Sans doute inspiré par les vitraux, il choisit souvent des couleurs vives, des traits réalistes ou figuratifs, comme dans Deux filles avant le bac ou Automne au parc.
Des affiches de sécurité
Après l’école des Arts déco, il doit choisir un métier : cheminot. Sans pour autant renoncer à sa passion : « Il avait un mini-chevalet, pour pouvoir le fixer sur sa mobylette, puis l’emporter dans le train », se souvient Jean-Pierre. Rollhaus dessine alors des affiches de sécurité pour la SNCF, illustre le magazine, et renoue avec le trait noir que l’on trouve dans de nombreux carnets inexploitables. Malheureusement, aucune de ses œuvres n’est datée, et c’est peut-être ce qui les rend si modernes…
Les horaires de l’exposition à la Fibule sont 14h-18h tous les jours jusqu’au dimanche 18 septembre.