S’il ne fallait parier que sur un seul business man, ça serait Elon Musk. Il vise des objectifs jamais relevés auparavant (objectif mars 2050, voiture 100 % électrique…) et son esprit d’entreprise est salué partout. Comme la France, nombreux sont les pays qui rêveraient de voir une de ses entreprises s’installer sur leur territoire.
Liste non exhaustive de ses activités :
– SpaceX, entreprise d’aérospatiale et ses fameuses fusées aux lanceurs réutilisables
– Tesla, sa société pharede voitures électriques
– The Boring Company, entreprise de tunnels « nouvelle génération »
– Neuralink, société de neurotechnologie
– Solarcity, fabriquant de panneaux photovoltaïques.
Toutes ces sociétés sont autant de maillons d’une mission ambitieuse, celle de révolutionner nos méthodes transports et de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Elon Musk a été jusqu’à déclarer que la finalité de SolarCity Tesla et SpaceX tournaient autour d’une obsession unique : changer le monde et l’humanité. Rien que ça.
L’Alsace ferait partie du plan ?
Le 29 janvier 2016, Elon Musk a participé à une session de questions/réponses avec sa clientèle française dans la concession Tesla de Chambourcy. Ce jour là, une de ses prises de parole à particulièrement remué la foule: «Beaucoup de pays en Europe offrent des possibilités d’implantation, mais nous pourrions le faire dans une région comme l’Alsace». Une déclaration qui -même s’il ne s’agissait que d’une spéculation et non d’un projet acté- a su susciter l’excitation de l’Adira (l’Agence de Développement économique Alsacienne).
Des acteurs de l’industrie alsacienne, start-up en tête, cherchent depuis à donner de la visibilité à la région. L’exemple le plus parlant de cette volonté d’attirer l’attention de Musk est la vidéo de l’agence Blackblitz : « Alsace is ready for Tesla », qui interpelle directement le grand patron avec un titre sans ambiguïté . Comme le dit l’homme d’affaire lui même : « L’usine européenne devra idéalement être située à un carrefour logistique et avec la présence de talents dans ce domaine ». S’il y’a trois ans Elon Musk a cité l’Alsace, ce n’est sûrement pas dû au hasard : il s’agit justement d’un territoire très attractif pour les entreprises d’automobile et de nouvelles technologies.
La Silicon Valley européenne
A la croisé entre l’Allemagne et la Suisse, la situation trans-frontalière de l’Alsace en fait l’une des places fortes des échanges de marchandises en Europe. Dans l’industrie du transport et du numérique, cette situation positionne l’Alsace parmi les leader Français de l’accueil d’investissements internationaux.
Alexandre Michiels, chargé du canton d’Alsace du nord chez l’ADIRA rajoute que la situation de la région sur l’un des principaux corridors d’échange européen (axe Rotterdam-Milan et axe Allemagne-Espagne) et sa bonne desserte en matière d’infrastructures de transport (Aéroport de Strasbourg et Bâle/Mulhouse, ligne de TGV directe vers Paris et 2e port fluvial français) font de l’Alsace un territoire particulièrement unique en matière d’accès.
Le travail transfrontalier est également très développé en Alsace, grâce notamment à la proximité du Bade-Wurtemberg, 3e Land allemand de par son importance démographique et économique. Le nord du territoire, frontalier du Pays de Bade (Karlsruhe, Rastatt…), est quand à lui caractérisé par une forte concentration d’activités industrielles et la présence de plates-formes logistiques pour l’industrie ou la grande distribution.
L’industrie automobile en Alsace
Le terrain est déjà prêt pour Tesla : l’industrie automobile est installée depuis longtemps en Alsace. L’agglomération de Mulhouse par exemple est fortement impactée par la présence de PSA (Peugeot, Citroën, Opel), qui influe elle-même sur l’activité de beaucoup d’entreprises aux alentours. Cette présence d’industries automobiles a induit la construction d’un « tissu industrialo-logistique » pour produire et livrer les composants tout près des sites d’assemblage. De nombreux industriels (Faurecia) et prestataires (Gefco, Géodis,…) ont leur activité dédiée à la logistique. À ceci s’ajoute la proximité de l’industrie automobile allemande, très spécialisé.
Aux côtés des constructeurs français et allemands, des structures spécifiques tel que le Pôle « Véhicule du Futur » cherchent à anticiper les besoins des marchés de la mobilité, tout en, comme le souligne l’ADIRA « répondant aux besoins actuels de la filière automobile ». Comme l’analyse Alexandre Michiels, ce pôle commun d’innovation bénéficie d’une notoriété croissante et insuffle une réelle dynamique dans l’Est de la France. Entreprises, laboratoires et partenaires du développement économique (formation, prévention…) travaillent en synergie en faveur de la compétitivité automobile du territoire. L’avenir nous dira si ces actions de lobbying porteront leurs fruits.
Elon Musk a eu l’occasion de rencontrer Emmanuel Macron et Ségolène Royale (alors ministre de l’énergie) en janvier 2016, et ils ont pu discuter ensemble de la probabilité d’une usine Tesla en France. Aucune nouvelle de cette implémentation depuis, mais comme le précise Vincent Froehlicher, directeur de l’ADIRA, parmi les sites proposés par la France, « l’Alsace a les meilleures garanties d’être choisie ». Il ne reste plus qu’à attendre et à espérer qu’Elon Musk se motive réellement à développer quelque chose en Alsace.