mardi 26 novembre 2024

Exposés

Je n’ai pas vu ma voisine de la semaine, je me sentais un peu solo, alors j’ai repensé à l’actualité de ces dernières semaines et je me suis demandé si la France était encore le pays des droits de l’homme, des Lumières, d’Hugo et de Camus, le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, le pays qui peut continuer à soigner les gens peu importe leur passeport sans enlever quoi que ce soit à qui que ce soit, le pays dans lequel les plus forts aident ceux qui le sont moins, le pays que le monde regarde avec envie parce qu’il sait être solidaire, qu’il se bat contre l’obscurantisme, le racisme et l’antisémitisme, le pays où nos voisins ne sont pas des ennemis parce qu’ils ne pensent pas comme nous, le pays sans matin brun parce que ses habitants n’oublient pas leur histoire, le pays des valeurs démocratiques, de l’empathie, le pays où la haine et le fanatisme n’ont pas leur place, le pays où chacun est conscient que l’on est des citoyens du monde nourris et enrichis par nos différences, à l’exception d’un pourcentage de pauvres gens qui ne comprendront jamais, qui ne saisiront jamais la chance qui leur est offerte de vivre ensemble et qui quitteront cette planète en ayant passé leur vie à souffrir de leur mal-être. Je ne céderai jamais au pessimisme qui consiste à dire que tout est devenu pourri à cause de… tout, même l’école. Mais il faut dire qu’au niveau du chacun pour sa gueule la nouvelle ministre a mis la barre très haut. Dans le Service public, ils sont absents, incompétents, inutiles pendant qu’on y est. Je lisais le post d’une prof l’autre jour qui exprimait sa colère ; la plupart de leurs absences (dont la ministre s’est servi pour justifier d’avoir choisi le privé pour sa progéniture) sont dues aux nécessités de service, parce qu’ils emmènent des élèves en sortie, parce qu’ils sont convoqués à une formation ou à une surveillance d’épreuve. Que parfois ils sont malades (dingue non ?), mais est-ce leur faute si depuis quinze ans les postes sont systématiquement supprimés jusqu’à étrangler le système ? Elle écrivait ceci : « Je n’en peux plus d’entendre que tout est de notre faute, que le niveau baisse. Un tel mépris de notre institution n’est plus acceptable, encore plus quand cela vient de ceux qui devraient nous défendre. J’ai la rage… Regardez plus haut que les profs, c’est tout en haut le problème, ceux qui auraient les moyens de sauver l’école et qui s’en contrefoutent totalement ». Comment ne pas écouter ce cri, comment imaginer qu’en continuant ainsi, le pays de Voltaire retrouvera des couleurs ? L’écrivain a dit « j’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage ». Pour faire du bien aux Français, certains devraient chercher l’inspiration dans le dévouement dont la très grande majorité des profs font preuve, pourtant conscients de leur impuissance face au mépris et l’arrogance d’une classe politique qui n’a plus les Lumières dans toutes les pièces.

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