Née en 1984, Flore M commence le gospel à 13 ans, puis s’engage dans la vie active comme conseillère clientèle. Cela ne lui convient pas. En 2013, elle décide de tout quitter pour devenir artiste à plein temps.
Rencontre avec l’une des chanteuses les plus talentueuses de la région, juste avant son concert du dimanche 4 février, avec sa chorale Destination Gospel (à partir de 17 heures, à l’église protestante de Haguenau).
Le gospel a pris beaucoup de place dans votre vie ?
Au départ, il y a Frédéric Setodzo, pasteur dans un petit village du nord de l’Alsace, un passionné qui a créé High Rock Singers Gospel, la première chorale de gospel dans la région. Elle faisait du gospel a cappella, négro spiritual, etc. Elle a chanté dans toute la France et au-delà des frontières. J’en faisais partie, comme Maryse Paulus. Notre chorale, Destination Gospel, est un peu la suite de l’histoire. En 2014, il y a eu un problème de maître de chœur, Maryse m’a appelée. À l’époque nous étions douze, aujourd’hui nous sommes une trentaine. Je propose des morceaux, des arrangements que l’on fait a cappella, parfois nous sommes accompagnés par un pianiste. J’harmonise les chansons, je propose des exercices de travail vocal. Comme ce sont des amateurs et que j’essaye de faire des choses assez poussées, je suis obligé de prendre mon temps pour former l’oreille des chanteurs. Notre credo c’est la route du gospel. On se réunit tous les mercredis soirs à la Maison de la Musique de la Danse de Haguenau. Ils ont touché mon cœur. J’adore l’ambiance, c’est sans prétention, mais c’est fait avec le cœur. Moi, ça me plaît.
Tout le monde peut s’inscrire ?
Oui, bien sûr, nous souhaitons que ceux qui ont envie de chanter viennent quand ils ont envie de venir. Mais, avec le sourire, il faut être positif. Je pense que tout le monde peut faire du gospel, il suffit de le vouloir.
Quelle est votre actualité, de chanteuse cette fois ?
En 2017, nous avons tourné dans les églises du Grand Est avec le projet Flore M, le concept « retour aux sources » ; c’est de la soul, du blues, quelques reprises gospel, avec deux choristes, une basse, une batterie et un piano, cela s’est super bien passé. J’ai eu tellement de bons retours que je pense que nous allons refaire la tournée entre mars et juin, ce sont des concerts de proximité, on prend le temps de discuter avec les gens, avant ou après.
Il y a un album en préparation ?
Oui. Mais je prends mon temps pour écrire. Il y a des choses qui doivent sortir, c’est clair. Mais il ne faut pas forcer l’inspiration. Beaucoup de choses ont changé dans ma vie ces deux dernières années ; j’ai eu la très grande tristesse de perdre mon guitariste Patrick Faller. Je suis maman depuis 14 mois. Quand ma fille est née, je me suis demandée si la musique était aussi essentielle que cela, quel exemple je serai, les valeurs que je vais lui transmettre ? Je n’ai pas envie d’être un cas de plus dans cette société qui nous dit de travailler même si on n’aime pas ce que l’on fait, que c’est alimentaire et patati et patata, je ne veux pas que ma fille grandisse avec cela dans la tête, j’ai envie de lui montrer qu’il faut se donner les moyens de réaliser ses rêves, il faut y croire et s’accrocher, il faut travailler. J’ai vraiment pris conscience que tout cela était ma vie, mais que je ne fais plus seulement les choses pour moi.
L’orange est toujours une couleur importante pour vous ?
Dès que je chante, il y a toujours une petite touche orange sur moi, c’est le soleil, mon soleil, pour ne jamais oublier qu’il faut vivre avec du soleil dans le cœur.